Vous pensez être une personne harcelée ? Le harcèlement peut toucher n’importe qui, à n’importe quel moment, et il est parfois même difficile de s’en rendre compte car chacun place le curseur selon sa personnalité et ses limites.
Je parle ici de harcèlement moral, de harcèlement au travail ainsi que de harcèlement sexuel sachant qu’un bourreau, le harceleur ou la harceleuse, voire les harceleurs, ne choisissent jamais leur victime par hasard.
Heinz Leyman, docteur en psychologie du travail et professeur à l’Université de Stockholm, publie son essai sur le harcèlement en 1993. Il s’agit du livre « Mobbing« . Cet ouvrage explique ce qu’il en est quand on est une personne harcelée. Ce livre est traduit en français et publié au Seuil en 1996. Il met à jour ce concept :
« Par mobbing, ou harcèlement, nous entendons une situation communicative qui menace d’infliger à l’individu de graves dommages, psychiques et physiques« .
Par définition, le mobbing, synonyme du harcèlement, est un processus de destruction constitué d’agissements hostiles. Pris isolément, ils semblent anodins. Mais leur répétition constante a des effets pernicieux et durales sur la personne qui les subit.
Le concept de mobbing définit un enchaînement sur une assez longue période. Il s’agit de propos et d’agissements hostiles. Ils sont exprimés ou manifestés par une ou plusieurs personnes envers une tierce personne: la cible.
Par extension, le terme s’applique aussi aux relations entre les harceleurs, en l’occurrence les bourreaux et leurs victimes, les personnes harcelées.
Définition du harcèlement
Vous vous demandez quelle est la définition du harcèlement ? Les caractéristiques du harcèlement, appelé aussi mobbing, sont les suivantes :
Confrontation,
Brimades,
Sévices,
Dédain de la personnalité,
Répétition fréquente des agressions sur une assez longue durée.
Marie-France Hirigoyen, psychiatre et psychanalyste, publie en 1998 « Le harcèlement moral: la violence perverse au quotidien » et propose une définition du harcèlement moral. La voici: « Le harcèlement moral se définit comme toute conduite abusive – gestes, paroles, comportements, attitudes… – qui porte atteinte, par sa répétition ou sa systématisation, à la dignité ou à l’intégrité psychique ou physique d’une personne« .
Le harcèlement est défini comme, je cite, « une forme de discrimination associé à un comportement indésirable a pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité d’une personne. Partant, de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant. Dans ce contexte, la notion de harcèlement est définie conformément aux législations et pratiques nationales« .
Les différents types de harcèlements
Même si on parle de harcèlement en général, il est important de différencier les différents types de harcèlement qui existent.
Le harcèlement individuel
Il est pratiqué par une personnalité obsessionnelle, et plus généralement par un type de personne appelée pervers narcissique. Cette personne peut aussi être porteuse d’une pathologie du caractère. Ce comportement est intentionnel. Il vise d’une part à humilier, à détruire l’autre et d’autre part à valoriser son pouvoir social ou personnel, à avoir l’emprise sur sa proie.
L’instrumentalisation des individus et des instances par ces personnalités retarde ou rend impossible la reconnaissance des agissements délictueux. Les façons de faire et d’être sont hostiles, subtiles et redoutablement efficaces, et plus particulièrement face à des individus fortement investis dans leur métier.
Le harcèlement institutionnel
Selon l’avis du conseil économique et social, le harcèlement institutionnel participe d’une stratégie de gestion de l’ensemble du personnel. Il peut prendre deux formes :
La première forme relève de pratiques managériales délibérées, on parle aussi parfois de harcèlement managérial. Elles impliquent la désorganisation du lien social. Cela touche l’ensemble du personnel. La harcèlement institutionnel porte atteinte à la dignité des personnes. Il a pour effet de dégrader les conditions de travail et revient à appliquer un management par le stress par la peur.
la seconde forme vise à exclure les personnels dont l’âge, l’état de santé, le niveau de formation ne correspondent plus aux nécessités de service et à leurs missions d’intérêt général. En bref, à faire de la discrimination.
De facto, cela entraîne la désagrégation des collectifs de travail. Il en va ainsi de l’accentuation des individualismes. Le « chacun pour soi » est placé en étendard et des dérives éthiques s’invitent inévitablement au tableau. Viennent s’ajouter des pratiques douteuses ou l’exercice autorisé de vilaines pulsions.
Certains sujets participent de façon active ou passive à des actes injustes, de façon consciente ou pas d’ailleurs. Ceci, pour maintenir sa place, son statut ou encore pour ne pas compromettre son avenir.
Certains se plaignent d’un harcèlement. Celui-là même que, quelques mois plus tôt, ils ont vu exercer sur autrui. Sans intervenir. Ou, pire, en apportant leur témoignage à charge.
Dans de telles situations, la souffrance éthique découle de l’effritement de l’estime de soi. Comme de la culpabilité envers autrui dont on ne prend pas la défense.
Pour conjurer le risque d’effondrement, la plupart des sujets construisent des défenses spécifiques. La honte est surmontée par l’intériorisation des valeurs proposées, soit, en d’autres termes, la banalisation du mal dans l’exercice des actes civils ordinaires.
Comment identifier une situation de harcèlement ?
La phase d’alerte
Sa forme clinique est difficile à repérer. Les signes précurseurs sont multiples : anxiété, troubles du sommeil, désengagement social, ennui, augmentation de prise de médicaments ou de différents toxiques (addictions), sans oublier la fatigue.
Souvent banalisé, ce symptôme est disqualifié. Il faut le considérer comme le premier niveau d’usure du geste de travail. Vidé de son pouvoir de construction identitaire, il est le signe précurseur d’une dépression asymptomatique.
Le salarié dans cette phase ne s’exprime pas. Ne pleure pas. Ne parle plus à ses collègues. Ni à son entourage. Il se contente de « tenir ». Englué qu’il est dans une hyper vigilance au travail. Une hyperactivité réactionnelle. Le tout supposé permettre l’évitement des critiques et des brimades. Cette phase d’alerte est donc difficile à mettre en évidence.
Le diagnostic référentiel de la personne harcelée
Voici quelques exemples des différents états exemples de notions souvent confondues avec le harcèlement mais qui n’en font pas pour autant partie :
Violence,
Stress,
Conflit,
Épuisement professionnel – burnout.
Afin que le concept de harcèlement garde toute sa spécificité, il est nécessaire de le différencier de certaines notions. Je pense à la violence, au conflit, au stress, à l’épuisement professionnel…
La violence dans le harcèlement
La violence peut être définie de plusieurs façons. Dans cette partie, je vous invite à découvrir plusieurs conceptions de la violence afin d’en avoir une meilleure idée et de pouvoir comprendre en quoi elle intervient dans une situation de harcèlement.
La vision du Petit Larousse
D’après la définition du Petit Larousse, le mot violence tient en une base latine violentia qui signifie abus de la force. Cela consiste à contraindre quelqu’un par la force ou l’intimidation à agir ou à dire quelque chose.
Est considérée comme une violence morale et/ou psychologique toute action qui porte atteinte de façon durable par sa gravité ou sa répétition à l’intégralité morale ou psychologique de la personne humaine ou du collectif du travail. Ici, nous parlons de geste, de paroles, d’écrits, de comportements, d’attitudes. En bref, de tous les moyens utilisés pour faire pression sur quelqu’un.
La violence vue par le philosophe Yves Michaud
Yves Michaud, philosophe, dit qu’il y a violence quand un ou plusieurs acteurs agissent de manière directe ou indirecte, dans une situation d’interaction, qu’elle soit massée ou distribuée. Elle peut porter atteinte à un ou plusieurs autres acteurs en même temps, et ce à des degrés variables.
Les personnes victimes de violence peuvent être touchés à plusieurs niveaux : leur intégrité physique, leur intégrité morale, dans leurs possessions ou dans leurs participations symboliques et culturelles.
La perception sociologique de la violence
Julien Freund, sociologue, entend par « violence » un rapport de puissance entre les hommes. Ce rapport de forces renonce aux autres méthodes. Celles qui permettent d’entretenir des relations entre les êtres.
il s’agit donc d’essayer de forcer, directement ou indirectement, les individus ou les groupes, à agir contre leur volonté ou encore à exécuter les desseins d’une volonté qui leur est étrangère.
A cette fin, l’intimidation est un outil parmi d’autres. Il existe aussi des moyens agressifs ou régressifs. Ces moyens sont capables de porter atteinte à l’intégrité physique et psychique des êtres mais aussi à leurs biens et à leurs idées de valeur. Quitte à les anéantir absolument en cas de résistance supposée, délibérée ou persistante.
Un vecteur de conflit
Le conflit qui naît du harcèlement vient du Latin conflictus. Cela signifie se heurter. Il s’agit alors d’une violente opposition, qui peut être soit matérielle ou morale, et synonyme de luttes et de disputes.
Le conflit relève de l’opposition de sentiments, d’opinions entre les personnes ou les groupes. Régler un conflit implique de permettre à chacun de présenter sa perception de la situation et ainsi, d’aboutir à une médiation.
Le harcèlement : une affaire culturelle
Il est judicieux d’analyser les causes déterminantes dans l’installation de ce processus de désillusionnement. Politique sociale globale. Organisation du travail. Population prise en charge. Causes personnelles.
L’époque n’est pas que au harcèlement au travail . Mais l’époque est – enfin – à la verbalisation autour du harcèlement. D’une façon générale. Il existe une mise en lumière de faits et de conséquences. Morales. Sociales. Psychologiques. Autant de conséquences liées au harcèlement au travail. A plus forte raison depuis l’affaire Orange.
Il est une vérité de La Palisse. Au delà du domaine professionnel, le mobbing est une pratique courante. Il s’agit cependant d’en parler avec précaution. La catégorie masculine est la plus souvent mise en cause. Mais il ne faut point oublier que des femmes se livrent aussi à cette pratique.
Ce harcèlement n’est pas que sexuel. Il peut être moral. Psychique. Physique. Dans tous les cas, il consiste en la manipulation émotionnelle d’une personne. Celle perçue comme vulnérable.
Il s’agit d’en tirer un ou des avantages. Que ceux-ci aient un lien avec la carrière, avec la réussite de la personne qui harcèle comme avec un bénéfice lié à l’autorité. Et, plus encore au pouvoir. Ou, enfin, sur un chantage ou une emprise à caractère sexuel.
Cette dernière a longtemps été appelée, en France en tous cas, le « droit de cuissage » ou « promotion canapé ». Bien des gens en ont ri. Voire, en plaisante encore.
Aujourd’hui, on arrête d’en rire, sous cape ou pas. Le harcèlement au travail est récurrent. Chaque jour. Il affecte plusieurs milliers de personnes. Avec toutes ses conséquences psycho sociales. Qu’il s’agisse d’angoisse. D’anxiété. De stress. Voire de stress post traumatique. Ou encore de dépression.
Le stress induit par la harcèlement chez la personne harcelée
Le mot stress vient du latin stringere. Il signifie tendu de façon raide. Et, plus populairement, oppressé. Au 18ème siècle, en Angleterre, le mot stress signifie un état de détresse physique et psychique. Ceci en rapport avec l’oppression ou la dureté de la vie. Les privations. L’adversité.
Par la suite, on entend stress plutôt comme une force. Une pression. Une forte influence . Laquelle agit sur un objet physique ou une personne. C’est à dire sur le plan physique. Ou physiologique.
Le stress, qui découle de conditions de vie agressives, entraîne des maux physiques et psychiques. Les causes de stress dans le monde du travail sont diverses.
Elles sont liées aux conditions de travail. Surcharge quantitative et/ou qualitative. Danger. Horaires décalés. Ambiguïté des rôles. Aux facteurs relationnels. Divergence de points de vues. Manque de soutien social. Comme à l’évolution de la carrière.
Trop lente ou trop rapide. Sécurité de l’emploi. Ambition frustrée. Enfin, à l’organisation des structures comme à l’articulation vie privée – travail. Ces causes instaurent un climat de pressions. Lequel ne doit pas être confondu avec le processus de harcèlement.
Le harcèlement au travail
Le cas du harcèlement au travail est fréquent et particulièrement difficile à aborder. La raison ? Il est difficile de fuir le harceleur dans le sens où vous y êtes confronté contre votre gré au sein de votre environnement professionnel.
La personne harcelée par un collègue de travail peut difficilement éviter ces interactions et cette proximité. Et ce cas de figure est d’autant plus compliqué à aborder lorsqu’il s’agit d’un supérieur hiérarchique ou d’un collègue avec qui vous avez à traiter régulièrement.
Les types de harcèlement au travail
Le cas du harcèlement au travail par un collègue
Dans le cas de harcèlement au travail par un collègue, on parle dans ce cas de harcèlement horizontal. Ce type de comportement est généralement le fruit de jalousies entre collègues.
Voici un exemple de harcèlement moral au travail : un collègue harceleur est celui qui se plaint de vous à la direction, le plus souvent pour des détails insignifiants. Ce collègue sabote votre travail. Ruine votre réputation. S’emploie à former des clans. Colporte des rumeurs. Son idée de base en pratiquant ce harcèlement moral au travail ? Vous nuire.
Que voit en vous ce collègue qui cherche à vous détruire ? Un concurrent ? Un risque pour l’évolution de sa carrière ? Vous êtes plus compétent(e) et plus expérimenté(e) que lui ? Là aussi, toutes les raisons sont bonnes. Surtout celles empreintes de la plus parfaite mauvaise foi. Le plus souvent.
Le plus souvent, ce collègue est le même qui est plus ancien que vous dans le service. Or, il n’excelle pas dans ses missions. Par votre présence, vous le confrontez à une réalité qui l’insupporte. Et ce d’autant plus qu’il ou elle stagne dans leur emploi. Il ou elle tourne en rond. Dans le même service. Ou dans un autre.
Il ne supporte pas de vous voir exceller. Ce sont fréquemment des personnes médiocres. Qui n’ont que leur boulot dans leur vie. Chez eux, ils sont soumis. Ils deviennent des monstres au boulot.
Harcèlement au travail par un supérieur hiérarchique
Le harcèlement au travail de la part d’un supérieur hiérarchique est le plus fréquent. Selon certaines sources, il atteint presque la moitié des cas. Ce type de harcèlement se manifeste par un abus de pouvoir sur le subordonné.
De récentes informations se font l’écho de l’ivresse du pouvoir chez certains députés. Il paraît qu’il existe même une liste noire de ces députés. Les mêmes qu’il ne vaut mieux pas croiser dans l’ascenseur.
Autre type de harcèlement au travail : quand un patron veut à tout prix se séparer d’un employé dans le but de le remplacer par un proche par exemple, ou juste parce-qu’il n’a plus envie de « voir sa tête ».
Tous les moyens sont bons pour pousser le salarié à bout. Le but de l’employeur n’est pas de licencier la personne qui lui pose problèmes. Cela lui coûte beaucoup trop cher. En ce cas, la société doit payer des indemnités.
Avec la loi sur le travail, il peut même être amené à lui verser des dommages et intérêts. Si le licenciement est jugé abusif et sans causes réelles et sérieuses par un tribunal.
L’employeur, ou le supérieur hiérarchique, procède autrement. De façon plus subtile. Plus sournoise. Il se débrouille pour pourrir le quotidien professionnel de son employé. Ou de son subordonné. L’idée est de le pousser à démissionner.
Pour arriver à leurs fins, certains employeurs utilisent différentes méthodes:
Modification substantielle du contrat de travail.
Modifier les conditions d’une rémunération.
Modifier le lieu de travail. Aujourd’hui, la plupart des contrats de travail recèle une cause de mobilité.
Changement des horaires de travail.
Modification de la fonction.
Restriction arbitraire des responsabilités professionnelles.
Retenues délibérées et injustifiées sur les traitements ou salaires.
Intimidations diverses.
Menaces de licenciement.
Humiliations diverses.
Harcèlement au travail par un subordonné
Autre cas de figure que le harcèlement en provenance d’un supérieur hiérarchique. Là, on est sur une autre dimension. Souvent, il s’agit d’un déni ou d’un refus d’autorité. Vous êtes le ou la supérieur(e) hiérarchique.
Mais le subordonné ne l’accepte pas. Il ne suit pas vos instructions. Ne respecte pas la direction. Et encore moins les consignes que vous donnez.
Le seul objectif de ce subordonné est que vous soyez démis de vos fonctions ou muté à l’autre bout de la planète. Peut-être ce subordonné estime-il que vous occupez vos fonctions d’une façon illégitime?
Voire, il considère votre présence comme une injustice vis-à-vis de sa propre position et de ses fonctions. Ou encore pense t’il que ce poste que vous occupez devrait lui revenir de façon plus légitime ? De droit. A moins qu’il ne vous estime pas assez compétent pour être son supérieur ? On parle ici de harcèlement vertical.
Harcèlement au travail par une personne extérieure
C’est la forme la plus rare de harcèlement, mais elle existe bel et bien. Ce type de mobbing provient d’un client ou d’un prestataire extérieur comme un fournisseur par exemple. La personne qui harcèle met la pression sur sa victime, la personne harcelée, ceci afin d’obtenir d’elle une chose ou une autre.
Une faveur professionnelle. Une faveur sexuelle, on parle alors de harcèlement sexuel au travail. Un départ anticipé de chez l’employeur. Un besoin de neutraliser votre autorité. Parce que vous faites barrage à un projet. Les raisons sont multiples. L’idée globale est d’obtenir un avantage par ce harcèlement.
L’épuisement professionnel
L’apparition du terme burnout date de 1974 dans la littérature nord américaine. GINSBERG en parle alors qu’il mène une étude sur le stress. Ce terme s’applique spécifiquement aux professionnels de la relation d’aide. Aux soignants.
L’épuisement ou l’usure professionnelle entraînent un syndrome psychologique à trois dimensions :
L’épuisement émotionnel (sentiment de fatigue).
La dépersonnalisation (insensibilité et réactions impersonnelles vis à vis des usagers).
La réduction de l’accomplissement personnel (faible sentiment de compétence et de reconnaissance de l’effort accompli dans le travail).
Les conséquences néfastes du burnout sont les suivantes:
Dépression,
Réduction de l’estime de soi,
Absentéisme,
Diminution de l’efficacité,
Apparition de conflits interpersonnels.
La spécificité de ce syndrome ne ressort pas clairement. Le processus d’affaiblissement s’apparente alors à la dépression. Ou au stress.
Le sentiment de culpabilité
Le plus souvent, les victimes de harcèlement préfèrent se taire, jusqu’au jour où elles capitulent. Elles se taisent d’autant plus facilement qu’elles s’isolent. Elles se sentent coupables, tôt ou tard, de façons diverses, il leur arrive de répondre favorablement aux demandes du harceleur.
Homme ou femme, honteux et coupables, toutes et tous finissent par quitter leur boulot, sur la foi d’un arrêt maladie pour dépression, via une mutation ou une démission.
A ces sujets, je vous rappelle quelques affaires récentes: centres d’appels, multinationales françaises, entreprises industrielles…
Il existe plusieurs type de harceleur, et de harcèlement. Il existe quatre types de harceleurs les plus fréquents dans le milieu professionnel :
Supérieur(e) hiérarchique,
Collègue de travail,
Subordonné(e),
Personne extérieure à l’organisation : client, fournisseur ou simple quidam (par exemple: un frotteur dans les transports publics).
L’abus de pouvoir
Dans le cas de l’abus de pouvoir, l’employeur, ou le chef de service, fait de l’employé un bouc-émissaire. Il lui attribue toutes les difficultés. La mauvaise foi et la malhonnêteté imputent des problèmes qui ne relèvent pas de la mission de l’employé. Tout est bon en matière de désinformation. Dès lors qu’il s’agit d’isoler une personne pour qu’elle soit suffisamment ostracisée et qu’elle parte.
Dans la même veine, le salarié peut être confronté à plusieurs difficultés : privé d’outils de travail, contraint à travailler dans des conditions déplorables, équipé d’un téléphone dont la ligne directe est suspendue ou d’un ordinateur défectueux.
Il peut aussi se voir appliqué une réduction importante d’un budget de fonctionnement, le tout alors qu’est exigé un travail de qualité et un rendement supérieur. C’est ce que l’on appelle « fatiguer la salade« .
Tout ces comportements s’apparentent à des abus de pouvoir dans le cadre d’un harcèlement. Ce dernier se caractérise par une volonté manifeste d’empêcher l’employé d’accéder à une promotion ou à un développement de carrière.
L’idée consiste à isoler la personne. Dans le meilleur des cas, on l’oublie. Et pourquoi pas jusqu’à sa retraite, si l’on arrive pas à la licencier. Souvenez-vous des placards dorés de la télévision publique française.
Last but not least. Dans le cadre du harcèlement moral, l’employeur empêche le salarié de profiter d’opportunités offertes par l’entreprise. Il le discrédite auprès de la direction. Il exerce une entrave constante pour l’empêcher de gravir les échelons. De postuler à des fonctions plus élevées. Plus rémunératrices.
L’idée de base consiste à faire de la vie du salarié incriminé un enfer ! Il s’agit là, vous le comprenez, de harcèlement moral au travail.
Harcèlement au travail : quelle solution ?
Le principe du harcèlement consiste donc à obtenir une faveur, qu’elle soit sociale, professionnelle, comportementale, financière ou encore sexuelle. La personne qui harcèle éprouve le besoin irrépressible de vous utiliser.
Vous êtes sa victime expiatoire. Celle qui lui redonne autorité et pouvoir. Tout refus de votre part donne lieu à une aggravation du processus de harcèlement. Il faut vous détruire. Et ce n’est pas un problème, au contraire.
Je trouve que le harcèlement revêt un caractère quasi identique à celui du pervers narcissique. Le harceleur agit en toute impunité et sans limite.
Les victimes de harcèlement ont toutes les peines du monde à s’affirmer. La plupart du temps, elles sont victimes d’angoisses, de crise d’angoisses, d’anxiété puis de dépression. Elles évitent les coups en oubliant un principe. La personne qui harcèle, comme le pervers narcissique, ne choisit pas sa victime par hasard.
Ce n’est pas en vous opposant que vous sortez des griffes du harceleur. Plus vous résistez, plus vous alimentez le système. Vous augmentez ainsi le risque d’être harcelé. Votre résistance constitue donc une récompense. Alors, comment faire pour ne plus être victime de harcèlement?
Harcèlement au travail : inverser le processus
Vous plaindre, monter des stratégies épuisantes d’évitement, lutter contre le harcèlement sont autant de moyens qui excitent la personne qui harcèle et qui épuise d’un autre côté la personne harcelée. Plus vous vous opposez, plus vous convainquez la personne qu’elle a raison. Ainsi, elle se sent invincible. Légitime.
Vous êtes son bourreau à elle ! Situation kafkaïenne mais pas insoluble. En tant que coach comportemental, dans mon programme thérapeutique et comportemental en ligne, j’intègre une méthode comportementale pour retrouver facilement une image de soi positive. Je parle de confiance en soi.
Vous accédez à un exercice où il est clairement établi qu’il faut user d’une stratégie spécifique pour neutraliser la personne qui vous harcèle. Cette stratégie repose sur un comportement spécifique. Bas dans le positionnement. Haut dans le cadre.
Cela signifie feindre de donner à la personne qui harcèle ce qu’elle veut. Vous devez être inféodé. Tout en étant au clair sur vos objectifs.
Harcèlement au travail : comment s’en sortir ?
Vous saturez d’informations la personne qui vous harcèle. En pratiquant cette saturation, vous neutralisez le harcèlement au travail sans livrer bataille. Vous neutralisez cette inter relation toxique. Vous découvrez comment inverser le processus. Comment vous protéger. Partant, comment retrouver confiance en vous.
Cette technique – assez amusante et surprenante, il est vrai – donne d’excellents résultats. Elle repose sur un phénomène de saturation cognitive. Il s’agit là d’une forme de langage hypnotique. Vous créez une transe chez la personne par laquelle vous êtes harcelé. Celle-ci va, d’une façon imagée, s’auto neutraliser. Un peu comme le scorpion qui se pique lui-même.
Comme je l’écris précédemment, cette technique comportementale est intégrée au Programme ARtUS pour vaincre l’anxiété, ou traiter l’angoisse, ou soigner la dépression. Ce programme a pour vocation de vous aider à retrouver confiance en vous. Comme à reprendre votre autonomie.
Le harcèlement sexuel
Le harcèlement revêt également une connotation sexualisée. Que cela ait lieu en milieu de travail, ou ailleurs. Dans la rue par exemple, dans les transports en commun ou dans un autre espace public. Les femmes en sont généralement victimes. Voire, exclusivement. Mais, n’occultons pas une réalité. Moindre, certes. Mais une réalité quand même.
Il existe des femmes qui, dans le cadre de leur emploi et de leurs responsabilités professionnelles, exercent un harcèlement au travail, sachant que celui-ci est moral et/ou aussi sexuel.
Allusions, gestes déplacés, contraintes par corps, remarques sur une tenue vestimentaire, inventivité de la personne qui harcèle sexuellement ou moralement : la liste du harcèlement sexuel est longue et leur créativité est sans limites.
Une femme – ou un homme – ne cède pas aux avances sexuelles d’un(e) supérieur(e) ou d’un employeur ? Sa vie est promise à l’enfer. Les personnes intéressées font l’objet de réprimandes. Pour des choses futiles.
Elles sont victimes de remarques désobligeantes. Elles sont humiliées devant leurs collègues. Ainsi, le harcèlement moral peut céder sa place au harcèlement sexuel. Et, en cas d’échec, redevenir un harcèlement moral au travail.
Que dit la loi ?
Il n’y a pas un jour où les médias n’en parlent pas. Le harcèlement sexuel est omniprésent dans la plupart des milieux socio-culturels. De Harry Weinstein, en passant – très récemment – par un réalisateur connu de cinéma pour ne pas le citer. Et plus récemment encore par diverses agressions et autres formes de harcèlement. La sphère politique connaît elle aussi bon nombre de scandales à ce sujet.
Beaucoup de femmes ont récemment été victimes de harcèlement à la faveur de la fête liée à la victoire de la France en coupe du monde de football. Le harcèlement sexuel est un fléau qu’il est bien difficile d’endiguer.
J’en veux pour preuve ce récent événement lié au harcèlement sexuel. A la violence physique et morale dont une jeune femme a été victime en plein Paris (cf. vidéo dans le présent article).
Le harcèlement sexuel s’entend par l’exercice répété d’une contrainte sur une personne. Le plus généralement une femme. Le harcèlement sexuel envers des hommes existe aussi. Que cette personne puisse ou non exprimer son refus.
On parle de harcèlement sexuel à compter du moment où la personne qui harcèle utilise la manipulation. Ou la contrainte. Voire la menace, sous une forme physique ou verbale, et ceci afin d’obtenir des faveurs sexuelles.
Pour faire court, la loi estime que le harcèlement sexuel est caractérisé quand la victime exprime son refus. Et que celui-ci n’ est pas respecté. La Loi considère aussi que la personne victime ne peut pas exprimer son refus.
Dès lors, elle est sous une forme de contrainte, qu’elle soit sociale ou professionnelle. Hiérarchiquement, utiliser son autorité pour obtenir des faveurs sexuelles est un facteur aggravant.
Le harcèlement sexuel est passible d’une peine de 2 ans de prison et de 30.000,00 € d’amende. Qu’on se le dise. Si vous êtes victime de harcèlement sexuel, vous pouvez et devez porter plainte pour harcèlement.
La question n’est pas de savoir si les personnes responsables de harcèlement sexuel sont malveillantes ou malades. La principale question à soulever est plutôt que nous vivons dans une société patriarcale. Société au sein de laquelle la place de la femme est constamment discutée et minorée.
Cette place, pourtant à l’égale de l’homme, continue d’être malmenée et ce sur tous les fronts. Au point d’ailleurs que la plupart des femmes, d’une façon ou d’une autre, font l’objet de propositions ou d’agressions à connotation sexuelle de façon régulière, pour ne pas dire quotidiennement pour certaines. Agressions où la violence le dispute à la bêtise comme au manque de respect.
L’ancrage social de la domination de l’homme sur la femme est tel qu’aucun harceleur ne voit pas en quoi leur comportement relèvent de l’ignominie. Puis… de la justice.
Tous les prétextes sont bons pour que des hommes justifient leurs comportements inappropriés. Pris en flagrant délit, ils en deviennent menaçants, agressifs voire violents dans le pire des cas. La plupart des harceleurs vont jusqu’à se victimiser. C’est de la faute de l’autre. Jamais de la leur. Comme dans le viol.
Autant de comportements qui dénient une terrible réalité. Celle des conséquences psycho affectives du harcèlement sexuel. La plupart des femmes victimes n’osent pas se défendre. Prisonnières qu’elles sont de la peur, de la honte, de la culpabilité. Il n’y a qu’à regarder le comportement de la plupart des femmes confrontées à ces harceleurs sexuels que sont les « frotteurs« .
La femme, cet obscur objet du désir
Certaines femmes n’osent plus sortir. Elles s’isolent. Ne savent plus comment s’habiller lorsqu’elles sortent de chez elles, ni comment rentrer le soir. N’envisagent plus aucune relation. A contrario, d’autres attaquent. Se révoltent à juste titre. Et pour certaines de ces femmes, la violence de leur défense est à la hauteur des agressions qu’elles subissent.
Beaucoup d’hommes, même s’ils s’en défendent, considèrent la femme comme un objet. Celui dont ils se servent à leur gré. Sans considérations. Des personnes mal intentionnées. Parfois de façon pathologique.
Elles jettent leurs dévolus sur des personnes innocentes. Vulnérables. N’oublions jamais qu’un bourreau ne choisit jamais sa victime par hasard. Le bourreau jette toujours son dévolu sur une personne dont il pense qu’il peut tirer profit, le tout sans freins, ni conséquences.
Le harcèlement sexuel n’existe pas que dans la sphère professionnelle. Pas seulement non plus, dans la sphère sentimentale, parfois même au sein d’un couple, ou même dans la sphère familiale ou encore affective.
Le harcèlement sexuel existe aussi à l’extérieur. Voire, surtout. Parler de harcèlement sexuel, c’est évoquer la contrainte. Donc la violence. Celle faite à une personne qui n’est pas consentante. Parler de harcèlement sexuel, c’est évoquer les conséquences de ces violences. C’est se poser la question de savoir comment se remettre de telles agressions.
Les séquelles du harcèlement sexuel
Dans notre société, prétendument moderne, le harcèlement sexuel est un véritable fléau. Ce comportement irrespectueux est d’autant plus grave qu’il n’est jamais sans conséquences psychologiques, sociales, affectives. Le harcèlement sexuel mène d’ailleurs des femmes à voir leur vie ruinée à jamais.
Les conséquences du harcèlement sexuel
Consécutivement à un harcèlement sexuel, 3 sphères sont le plus souvent touchées. La plus importante est la sphère psychologique.
Comme je l’ai précédemment écrit, toute relation sexuelle est fondée sur le consentement exprès de personnes adultes. Si une femme se retrouve harcelée par un homme – ou une femme – elle n’a aucune envie d’avoir un rapport sexuel avec « l’autre ». Cela laisse un impact important sur sa construction psychologique.
Les conséquences du harcèlement sexuel les plus fréquentes sont les suivantes :
Peur d’être accusée de provocation : On le voit dans plusieurs cas de harcèlement jugés dans les tribunaux. Certains avocats essaient de faire croire au tribunal que c’est la femme qui use de son charme pour attirer l’homme. Pour décider ensuite de ne pas satisfaire le désir qu’elle éveille. La femme est considérée comme coupable. Coupable au sens où elle n’est pas considérée comme victime. Dès lors, le vrai coupable, l’homme, finit presque par être innocenté. En ce cas, un « non lieu » est prononcé. Il en va de même dans la vie courante où la victime n’est pas à l’abri de ce type de jugement. Tout le monde pense que c’est elle la coupable. Par son comportement, elle contribue, d’une manière ou d’une autre, à ce que les choses en arrivent là. Souvenez- vous de cette expression terrible: « C’est une allumeuse« . Cette peur d’être accusée de provocation est une sorte de prison mentale dans laquelle la victime se retrouve. Ce qui l’empêche de s’ouvrir de sorte à parler de ce qu’elle a vécu.
Crainte de ne pas être crue : Les harceleurs sont le plus souvent des personnes qui ont un comportement assez banal. Rien de particulier et d’immédiatement visible ne les identifie. Le harceleur est « monsieur tout le monde ». Les harceleurs se débrouillent le plus souvent pour que les personnes autour d’elles ne se doutent jamais de rien. Ce qui en fait d’excellents comédiens. Ce qui n’est pas sans compliquer le système de défenses des personnes victimes de harcèlement sexuel.
La plupart du temps, les victimes sont contraintes au silence . Elles sont convaincues que personne ne croit en leur histoire. Dans la plupart des cas, il est très difficile d’obtenir des preuves matérielles pour soutenir leurs histoires. Ce qui leur rend la tâche encore plus difficile. C’est un véritable calvaire de vivre une chose que personne ne croit jamais. Sauf à ce que le harceleur fasse différentes victimes. Et que ces dernières s’allient pour se défendre. En l’espèce, l’affaire Harry Weinstein est édifiante.
La peur de l’agression : Il n’est pas rare que les harceleurs touchent leurs victimes sans leur consentement. Ce qui est dégradant pour elles. Par exemple, les frotteurs souvent rencontrés dans les transports en commun.
La honte et l’humiliation : Après avoir été victime de harcèlement sexuel, il est fréquent que les victimes se sentent humiliées. Qu’elles aient honte que quelqu’un pense que la femme, ou l’homme, consente à une relation sexuelle spontanée.
Un narcissisme mis à mal
Le fait d’être considérée comme un objet renvoie de soi une image personnelle particulièrement négative. Nul(le) ne mérite d’être traité(e) comme un(e) esclave ou un objet sexuel. En pareille situation, la conséquence directe en est une perte totale de confiance en soi et d’estime personnelle.
La culpabilité : Une personne sexuellement harcelée croit qu’elle est responsable de ce qu’il se passe. Elle commence à se remettre en cause. Elle essaie de trouver des raisons. Voire des excuses qui justifient l’attitude de son agresseur. Par réaction, la personne revoit son style d’habillement. Sa démarche. Ses paroles. Elle pense que ce sont là les éléments qui favorisent le harcèlement sexuel. Il en va de même en matière de harcèlement moral. La victime pense que changer évite ce type d’agression à l’avenir. Ce qui est une erreur de bonne foi.
En dehors des conséquences psychologiques présentées ci-dessus, on note également comme conséquences émotionnelles au harcèlement sexuel: la colère, la frustration. Le stress. L’anxiété. L’angoisse.
Des conséquences physiques toxiques et cachées
Sur le plan physique, une personne sexuellement harcelée souffre généralement de nausées. De fatigue physique. Et émotionnelle. De migraines. De douleurs corporelles. De perte d’appétit. Ou, à contrario, de suralimentation.
Sur le plan économique, on note également des conséquences importantes. Par exemple, la baisse de la qualité de vie. Il en est de même en ce qui concerne le rendement au travail ou une situation de chômage inattendue. Cela va jusqu’à des auto-sabotages. Comme le refus d’une augmentation ou d’une promotion méritée. Des évaluations injustes. Des rappels à l’ordre ou des sanctions imméritées.
Si ces signes correspondent à votre situation actuelle, il est urgent d’agir. Faites vous aider de sorte à vous libérer de l’emprise qu’un harceleur exerce sur vous. Surtout, agissez de sorte à éliminer les séquelles du harcèlement sexuel dont vous êtes victime. Je fais référence à cette jeune femme qui explique l’emprise qu’aurait exercé le réalisateur Luc Besson sur elle pendant 2 ans. J’écris au conditionnel car la justice ne s’est pas encore prononcée sur une mise en examen. Seule une plainte pour différents motifs est enregistrée à ce jour.
Comment faire pour ne plus être harcelé(e) ?
À l’aide de la méthode comportementale dont je vous parle plus haut, vous êtes aidée (cf. suivi personnalisé). Accompagné(e) pour corriger les schémas de pensées automatiques ou toxiques. Celles générées par ce traumatisme. En 6 à 8 semaines, vous êtes assuré(e) de retrouver la sérénité.
D’aucuns disent que c’est dans les vieux pots, ou les vieilles casseroles, que l’on fait les meilleures plats. C’est comme ça que je me suis souvenu d’un article. Je l’ai écrit il y a très longtemps. Il traite du harcèlement sous toutes ses formes. Je m’en suis souvenu parce que, récemment, une personne m’a consulté pour un problème concernant le harcèlement au travail.
Qu’il s’agisse de harcèlement moral, de harcèlement sexuel, de harcèlement institutionnel, il s’agit dans tous les cas d’une inter action possible entre au moins deux et/ou plusieurs personnes.
Le harcèlement est un vecteur de stress, de burn out, d’anxiété, d’angoisses, de crise d’angoisse et de crise de panique. Il ne peut exister que parce qu’il y a un bourreau qui trouve sa victime. Il s’agit d’inverser cette tendance toxique.
Le bonheur est un état très recherché qui dépend souvent d’un équilibre délicat. L’un des nombreux facteurs du bonheur se trouve au cœur de la chimie complexe de notre cerveau.
Effectivement, notre corps est capable de sécréter quatre hormones du bonheur, et leur production est une des nombreuses clés du bonheur.
L’endorphine,
La sérotonine,
La dopamine,
L’ocytocine.
Dès maintenant, découvrez comment produire naturellement ces hormones du bonheur dont la sécrétion peut être entravée par l’anxiété ce qui amène la question de savoir comment gérer le stress, renouer avec le plaisir, et en finir avec la sécrétion de cortisol, l’hormone du stress ?
Quelles sont les hormones du bonheur ?
Il existe 4 hormones du bonheur:
Ocytocine,
Dopamine,
Endorphine,
Sérotonine.
Elles remplissent toutes un rôle différent qui participe à produire une sensation de bien-être complète. Si la définition du bonheur est délicate, ces hormones produisent des états qui mettent à peu près tout le monde d’accord.
L’endorphine
L’endorphine est une hormone très particulière qui agit notamment sur la douleur. Quand elle est sécrétée à hautes doses, elle provoque même une sensation de relaxation et de bien-être intense.
Après un effort prolongé, elle peut même provoquer l’euphorie. L’endorphine est sans doute la plus intense de toutes les hormones du bonheur. Cependant, il faut savoir qu’il existe deux types d’endorphines. La bêta-endorphine et les enképhalines.
La première des hormones du bonheur est la plus importante, mais elles sont toutes sécrétées par deux glandes cérébrales : l’hypothalamus et l’hypophyse. En se fixant sur les récepteurs morphiniques du cerveau, elles provoquent ce sentiment de bien-être général et luttent contre la douleur.
Sous sa forme synthétique, on l’appelle morphine et son usage est strictement encadré, car dangereux.
La sérotonine
Ce neurotransmetteur présent dans le système nerveux central, mais aussi dans le tube digestif. Quand son taux est équilibré dans le cerveau, elle est associée au bonheur et à l’équilibre.
Elle a tendance à réduire la prise de risque chez l’individu et à l’encourager au maintien d’une situation favorable. Son fonctionnement ne dépend pas du circuit de récompense et elle s’oppose donc à la dopamine. Elle régule également le cycle circadien (du sommeil et du réveil).
La dopamine
Un autre neurotransmetteur qui prend en charge la communication au sein du système nerveux. Son influence sur le comportement de l’individu est parmi les plus importantes.
Effectivement, en plus de provoquer une sensation de plaisir après certaines actions (dormir, manger, surfer sur internet, etc.) sa présence permet aux autres hormones de faire leur travail.
Un déficit en dopamine a donc des conséquences très importantes.
L’ocytocine
Pendant longtemps, elle n’a été considérée que pour son rôle lors de l’accouchement et pendant l’allaitement. Aujourd’hui, on sait qu’elle joue un rôle essentiel dans de nombreux comportements humains liés au bonheur et au plaisir.
Je parle ici de l’orgasme, de l’empathie, de la reconnaissance sociale, des comportements affectueux, etc. On l’appelle alors aussi « hormone de l’attachement ». Elle permet également de lutter contre l’anxiété.
Hormones du bonheur : les effets de l’hormone endorphine
Sous sa forme naturelle, l’endorphine a de nombreux bienfaits sur le corps :
Elle agit comme un antalgique puissant qui diminue les sensations de douleurs physiques et son effet dure environ quatre heures après la sécrétion.
Elle peut aussi provoquer la somnolence chez certaines personnes. Chez d’autres, elle provoquera plutôt une excitation euphorique.
Quels sont les symptômes d’un manque d’endorphine ?
Une carence en endorphines peut être provoquée par différentes pathologies qui affectent le cerveau et son fonctionnement.
Ainsi, de nombreuses maladies psychiatriques comme la schizophrénie peuvent empêcher la sécrétion d’endorphine ou sa réception par les neurotransmetteurs.
La dépression nerveuse provoque aussi des carences en endorphine. Enfin, la malnutrition ou des douleurs chroniques importantes peuvent mener à un manque d’endorphine.
Les symptômes d’un manque d’endorphine varient d’une personne à une autre. Par ailleurs, ils se confondent souvent avec les symptômes des maladies qui provoquent la carence.
Néanmoins, on retrouve fréquemment une baisse de la qualité de l’humeur, une tristesse chronique, de la fatigue et des douleurs musculaires inexpliquées.
Le sport produit-il vraiment des endorphines ?
Le rôle le plus important des endorphines, c’est de limiter l’impact de la douleur sur nos sensations physiques. Or, derrière chaque activité physique, il y a une douleur musculaire inévitable et bénéfique.
Pour que cette douleur ne soit pas insupportable et que nous puissions utiliser notre corps tous les jours, le cerveau sécrète des endorphines. Quand on ne fait pas assez de sport, il ne peut pas en sécréter suffisamment. C’est pour cela que les douleurs sont très importantes.
Le ratio entre la douleur ressentie par nos muscles brutalisés par un entraînement inhabituel et notre sécrétion d’endorphine n’est pas suffisant. En revanche, faire du sport n’améliore pas nos capacités de sécrétion d’endorphine. Cela permet simplement d’en sécréter sur commande, et donc régulièrement.
Par ailleurs, une grande partie des carences en endorphine sont aussi liées à un arrêt brutal du sport. L’activité physique participant à la sécrétion d’endorphine, elle crée une forme de dépendance vertueuse.
Cependant, il devient nécessaire de faire du sport pour avoir la quantité d’endorphine à laquelle on est habitué. Ce n’est pas dangereux pour la santé, au contraire, mais l’arrêt brutal de l’activité sportive peut provoquer des symptômes de carence.
L’amour nous aide aussi à produire des endorphines
Dans le cadre d’une rencontre et d’une relation amoureuse, de nombreuses hormones interagissent et construisent notre attachement. L’ocytocine est l’une des plus souvent citées avec la sérotonine, la testostérone et la dopamine.
Cependant, l’endorphine aussi est sollicitée par l’amour, qu’il soit sentimental ou physique. Effectivement, l’hypothalamus va être profondément stimulé par la présence d’un être qui vous est cher.
Tout particulièrement quand il s’agit d’une relation romantique. Il va donc sécréter plus d’endorphine et participera à votre bonheur. Voilà pourquoi beaucoup de gens témoignent d’une sensation de flotter dans les airs quand ils sont avec la personne qu’ils aiment.
Par ailleurs, l’endorphine est aussi produite en grande quantité pendant une relation sexuelle. D’abord, parce qu’il s’agit d’un effort physique, ensuite parce que l’orgasme provoque le relâchement du corps et de l’esprit.
Les hormones circulent en grande quantité, notamment l’ocytocine et l’endorphine. Voilà pourquoi faire l’amour entretient le bonheur personnel et le sentiment amoureux.
Sous certaines conditions, l’endorphine améliore le sommeil
Grâce à la sensation de bien-être qu’elle provoque, l’endorphine permet de lutter contre l’anxiété et de ralentir le rythme cardiaque et le fonctionnement biologique. Résultat, elle est une hormone tout indiquée pour améliorer le sommeil, autant sa durée que sa qualité.
Néanmoins, il ne faut pas croire que l’endorphine vous aidera à vous endormir à tous les coups. Au contraire, une activité physique intense avant de se coucher place le corps en alerte malgré l’endorphine sécrétée.
Vous risquez donc d’avoir du mal à vous endormir. Pour améliorer son sommeil, l’idéal est donc de trouver des moyens différents de sécréter davantage d’endorphines. De nombreuses recherches ont récemment mis en avant les bienfaits de la méditation, des techniques de relaxation comme la cohérence cardiaque.
Il en est de même en ce qui concerne la thérapie comportementale sur la production globale d’endorphine par le cerveau.
Peut-on trouver des endorphines sous forme de médicaments ?
La science est parvenue depuis longtemps à synthétiser une forme d’endorphine. C’est ce que l’on appelle la morphine. Elle est utilisée en médecine et en chirurgie pour supprimer la douleur des patients.
C’est un médicament extrêmement puissant qui provoque des addictions importantes. Il est impossible de se le procurer légalement. Son usage doit être systématiquement contrôlé par un médecin.
Pour stimuler la sécrétion d’endorphine, on conseille donc plutôt de pratiquer une activité sportive régulière. Malheureusement, tout le monde ne peut pas faire de sport.
Par ailleurs, une activité physique intense ne suffit pas toujours chez certaines personnes très anxieuses. Dans ce cas-là, on recommande de plus en plus souvent de se tourner vers les thérapies comportementales.
Le stress et l’anxiété peuvent bloquer les récepteurs d’endorphine et sa production. Or, la carence en endorphine augmente l’anxiété.
Il faut donc régler le problème avec l’aide d’un comportementaliste qui vous permettra de débloquer la situation.
A quoi sert la sérotonine, l’une des hormones du bonheur
La sérotonine est un neurotransmetteur essentiel, notamment parce qu’elle assure la bonne communication entre deux neurones. La sérotonine agit directement sur l’humeur et le comportement.
Elle apporte un certain équilibre émotionnel, et permet de limiter les prises de risques en favorisant les comportements réfléchis.
C’est sa tendance à amener l’équilibre chez ceux qui la sécrètent en bonne quantité qui lui a valu son surnom d’hormone du bonheur. Par ailleurs, la sérotonine occupe une place essentielle dans le rythme circadien (du latin « environ un jour »).
Ainsi, elle permet au corps et aux autres hormones de réguler précisément les phases d’endormissement et les phases de réveil. Un manque de sérotonine peut donc avoir des conséquences comme:
Fatigue profonde et chronique en journée,
Insomnies,
Réveils au milieu de la nuit.
De même, la sérotonine est très présente dans notre appareil digestif. Elle aurait donc un impact important sur notre « deuxième cerveau » et son manque pourrait provoquer des troubles alimentaires comme la boulimie ou l’anorexie.
Enfin, la sérotonine joue également un rôle dans notre sexualité. Néanmoins, ce rôle serait sans doute indirect, car un bas taux de sérotonine provoque un syndrome dépressif.
Syndrome qui produit souvent une diminution, voire une disparition, du désir sexuel. Un taux trop élevé, au contraire, provoquerait une certaine agressivité qui pourrait se traduire par de l’hypersexualité.
Comment sécréter naturellement de la sérotonine ?
95 % de la sérotonine est produite dans l’intestin à partir des acides aminés, des minéraux et des nutriments que vous mangez. Une bonne alimentation et une hygiène de vie saine sont donc essentielles.
Mieux encore, rééquilibrer ses facteurs est le moyen idéal de sécréter naturellement un taux équilibré de sérotonine. Parmi les nutriments les plus importants, on retrouve:
Vitamine B6,
Vitamine D,
Acides gras oméga 3.
Il existe des compléments alimentaires censés influencer votre quantité de sérotonine. Néanmoins, une bonne alimentation équilibrée suffit amplement. D’autant plus qu’il ne faut pas négliger l’impact des émotions et du contrôle cérébral sur la sérotonine.
Effectivement, des troubles comme l’anxiété, le stress ou la dépression ont des impacts majeurs sur votre cerveau et votre système digestif.
Apprendre à vaincre l’anxiété avec l’aide d’un comportementaliste est aussi une des solutions naturelles et efficaces pour sécréter un taux équilibré de sérotonine.
La dopamine, la 3è des hormones du bonheur
La dopamine est un autre neurotransmetteur essentiel. La dopamine est sans doute l’hormone qu’il est le plus facile de sécréter naturellement. Effectivement, c’est celle que le cerveau utilise dans le circuit de la récompense.
La sécrétion de dopamine peut donc être utilisée pour favoriser certains comportements chez tous les mammifères, notamment les êtres humains. La dopamine est impliquée dans de nombreux fonctionnements du corps.
Ainsi, elle est impliquée dans notre capacité d’attention, dans nos sensations de plaisir, dans notre motivation en général. Et aussi dans la qualité de notre sommeil, dans notre mémoire, dans nos capacités cognitives et dans le contrôle moteur de notre corps.
Comment augmenter naturellement la sécrétion de dopamine ?
Augmenter sa sécrétion de dopamine est une question délicate. Pourquoi ? Parce qu’il est très facile de sécréter de la dopamine. En revanche, toutes les stimulations à l’origine de la dopamine ne se valent pas.
Par exemple, les drogues comme la cocaïne ou l’héroïne provoquent une sécrétion énorme de dopamine. C’est cela qui provoque l’addiction. Dans ce cas-là, la dopamine est très facile à obtenir, mais elle est aussi très dangereuse.
Heureusement, il existe des méthodes beaucoup plus saines pour augmenter sa sécrétion naturelle de dopamine :
Dormir suffisamment longtemps ;
Faire du sport ;
Pratiquer une activité en plein air ;
Méditer ;
Manger sainement et privilégier les aliments riches en tyrosine ;
Caresser un animal ;
Écouter de la musique ;
Recevoir un massage ;
Prendre une douche froide (un résultat immédiat, mais à court terme).
Il est essentiel de sécréter suffisamment de dopamine pour être heureux. Cependant, contrairement à la sérotonine, cette hormone a tendance à nous pousser dans des excès. Chez certaines personnes, cela a des conséquences désastreuses.
Il devient alors nécessaire de se tourner vers une thérapie comportementale et cognitive. Il s’agit alors de mieux régler ses comportements et de rééquilibrer son circuit de la récompense fonctionnant à la dopamine.
Faut-il faire une détox de dopamine ?
La dopamine est une hormone très addictive. Résultat, elle est à l’origine de nombreux comportements excessifs. De récentes études ont pointé du doigt son rôle délétère dans l’addiction aux réseaux sociaux.
Ces sites internet et leurs applications ont été spécialement conçus pour provoquer une réaction de notre circuit de la récompense. Ils nous donnent donc des shoots réguliers de dopamine.
Le problème, c’est que le cerveau est vite accro à la dopamine. Résultat, il se désintéresse de toutes les activités qui ne lui en donnent pas immédiatement.
Pourtant, la plupart des choses constructives que nous entreprenons n’offrent qu’une dose relativement faible de dopamine sur le long terme. D’où l’idée d’entreprendre une détox de dopamine pour réhabituer notre cerveau à vivre avec des seuils normaux de sécrétion de dopamine.
Ainsi, la mode est au jeûne de dopamine.
Alors, on s’éloigne consciemment de tout ce qui provoque sa sécrétion immédiate et facile (cigarette, malbouffe, café, réseaux sociaux, smartphones, etc.) pendant quelques jours. Le but est d’offrir un peu de repos à nos neurones épuisés par toute l’excitation que la dopamine leur envoie.
Surtout, c’est une manière efficace d’apprendre à être heureux avec un taux raisonnable de dopamine, c’est-à-dire un taux bon pour notre santé mentale.
Dopamine et maladie de Parkinson
Comme nous l’avons expliqué, la dopamine est un neurotransmetteur qui permet aux neurones de communiquer. Or, la maladie de Parkinson s’attaque justement aux neurones dopaminergiques.
Ces neurones commencent par dégénérer, puis ils disparaissent progressivement. Résultat, la dopamine n’est plus sécrétée, libérée et transmise. Or, elle est essentielle dans le contrôle des mouvements du corps.
Voilà pourquoi la maladie de Parkinson produit des tremblements irrépressibles. Par ailleurs, la dopamine est également impliquée dans la motivation à travers le circuit de la récompense.
Quand la dopamine n’est plus sécrétée, la satisfaction liée à certains comportements disparaît. En conséquence de quoi, les malades atteints se montrent souvent apathiques et dénués de toute forme de motivation.
Actuellement, aucune étude n’est parvenue à montrer un lien sûr entre les sécrétions excessives – ou trop faibles – de dopamine au cours de la vie et l’apparition de la maladie de Parkinson.
De même, il est impossible de sécréter naturellement les substances nécessaires pour limiter la dégénérescence des neurones dopaminergiques. Néanmoins, cela ne doit pas détourner l’attention de la nécessité de réguler intelligemment sa sécrétion de dopamine.
L’Ocytocine, le dernière des hormones du bonheur
L’ocytocine est un octopeptide synthétisé par l’hypothalamus et qui se comporte comme neuropeptide. Son fonctionnement est complexe. Aujourd’hui encore, la science et la médecine ne sont pas certaines d’en avoir compris tous les tenants et les aboutissants.
Néanmoins, sa sécrétion chez la mère permet de provoquer les contractions utérines et de favoriser l’attachement aux petits par la stimulation des neurones dopaminergiques.
Pendant longtemps, elle a été considérée comme une hormone féminine. Pourtant, on a récemment découvert ses effets importants chez l’homme. Elle permet de lutter contre le stress et le sentiment de peur, ce qui favorise donc les prises de décisions réfléchies.
Elle permet également de stimuler l’empathie, le lien social et la confiance. Surtout, elle stimule la générosité et la sexualité. Elle serait alors au fondement du lien conjugal.
On l’associe donc souvent à la parentalité et au couple, ce qui lui a valu le surnom de « hormone de la monogamie ». L’ocytocine a également été classée parmi les hormones du bonheur en raison de son impact sur l’équilibre psychologique, amoureux et relationnel.
Néanmoins, comme souvent, c’est un mouvement à double sens. Les personnes souffrant de troubles sociaux manquent souvent d’ocytocine.
Son rôle pendant l’accouchement
Bien souvent, les personnes qui n’entendent rien à la médecine et à la biologie apprennent l’existence de l’ocytocine quand elles tombent enceintes. Effectivement, cette hormone naturelle est absolument essentielle pour le bon déroulement de l’accouchement.
D’abord, parce qu’elle a un rôle central dans l’apparition des contractions utérines. Ces contractions marquent le début de l’accouchement et permettent l’expulsion de l’enfant. Ensuite, pendant l’accouchement, l’ocytocine permet l’expulsion complète du placenta, toujours en maîtrisant les contractions.
Enfin, elle permet à l’utérus de reprendre une forme normale après le travail. C’est un détail essentiel pour la bonne santé de la mère et ses futures grossesses éventuelles.
Son rôle est si essentiel à l’accouchement qu’il arrive que l’on décide d’injecter de l’ocytocine de synthèse à la mère directement par intraveineuse. Cette démarche permet soit de provoquer l’accouchement quand il a été planifié, soit de le faciliter quand plusieurs problèmes se manifestent.
Néanmoins, ce type d’injection n’est pas sans risque et l’ocytocine de synthèse est utilisée avec parcimonie par les médecins et les obstétriciens. L’idéal reste toujours de sensibiliser les femmes enceintes à la nécessité d’avoir une bonne hygiène de vie.
On leur apprend alors les bons gestes pour sécréter naturellement l’ocytocine nécessaire.
Comment augmenter la sécrétion naturelle d’ocytocine ?
La première recommandation pour augmenter la sécrétion d’ocytocine, c’est de passer du temps avec les personnes que l’on aime. Il s’agit là d’un cercle vertueux : l’ocytocine nous permet de nous attacher à nos proches, puis la présence de nos proches nous permet de sécréter davantage d’ocytocine.
Voilà pourquoi, les femmes enceintes bien entourées et accompagnées par le père ont moins de chances de subir des complications inattendues. D’une manière générale, toutes les activités qui permettent de produire de l’ocytocine ont un lien avec notre vie sociale.
Ainsi, toucher, être touché, caresser, faire l’amour, parler, écouter et discuter avec d’autres personnes dans une ambiance chaleureuse sont autant d’activités qui provoquent des pics d’ocytocine.
Ocytocine et anxiété sociale
Chanter dans une chorale, pratiquer un sport d’équipe, et même s’occuper d’un animal ont le même effet. À partir de ces considérations, on peut comprendre pourquoi les personnes souffrant de difficultés sociales souffrent également d’un taux bas d’ocytocines.
Malheureusement, les personnes souffrant de troubles des relations sociales sont nombreuses et rarement responsables de leurs malheurs. Heureusement, il est possible de dépasser ces difficultés en consultant un comportementaliste.
En analysant vos difficultés, il vous aidera à les surmonter et à renouer avec un contact social apaisé.
Les aliments qui augmentent l’ocytocine
La dopamine est stimulée par tous les aliments, pour peu que vous preniez du plaisir à les manger. Néanmoins, elle a un faible prononcé pour le gras et le sel. Elle est donc souvent impliquée dans les troubles de l’alimentation comme la boulimie ou l’obésité.
L’endorphine et la sérotonine, au contraire, ont besoin d’une alimentation plus saine. Pour les sécréter en plus grande quantité, vous devez consommer des aliments riches en tryptophanes.
Ici, il est fait allusion au riz complet, à la banane, au chocolat noir, aux œufs, aux légumineuses comme à tous les oléagineux. De son côté, l’ocytocine ne peut pas être stimulée par l’alimentation.
Le seul moyen d’augmenter la sécrétion d’ocytocine, c’est donc d’améliorer ses rapports sociaux et de les stimuler. Un simple câlin avec une personne que l’on aime produit toujours beaucoup plus d’ocytocine que tous les repas que vous pouvez prendre.
Voilà pourquoi, en cas de déficit d’ocytocine, vous devez d’abord vous intéresser à l’état de vos relations sociales. Si vous souffrez d’anxiété sociale et que cela vous complique la vie, demandez de l’aide à un comportementaliste professionnel et spécialisé dans ces questions délicates.
L’ocytocine a-t-elle un lien avec l’autisme ?
De récentes études ont ouvert la voie pour la considération d’un lien entre l’autisme et l’ocytocine. Cependant, toutes ces études sont à manipuler délicatement, car tous leurs résultats ne sont que préliminaires.
Les conclusions qu’elles tirent sont donc provisoires et doivent être considérées comme une invitation à réfléchir à cette question. Il n’est donc pas encore question d’un traitement contre l’autisme ou d’une preuve définitive de son origine.
Néanmoins, depuis plusieurs années, les chercheurs considèrent l’éventualité selon laquelle les troubles sociaux des autistes seraient dus à un déficit en ocytocine. Effectivement, beaucoup d’autistes présentent des taux anormalement bas d’ocytocines dans le sang.
Ce taux pourrait être expliqué par certaines complications lors de l’accouchement et de la grossesse. Par exemple si le taux d’ocytocine dans le sang de la mère était lui-même bas pendant la grossesse et l’accouchement.
L’ocytocine faciliterait les relations sociales
Différentes expériences ont été conduites sur des enfants autistes. L’un des protocoles présentant les meilleurs résultats utilise un spray nasal d’ocytocine.
Les enfants autistes en reçoivent deux par jour. Après plusieurs années, les scientifiques et les médecins auraient observé une amélioration significative chez les patients. Leurs relations sociales se seraient largement améliorées grâce à l’ocytocine.
Néanmoins, ces résultats sont encore préliminaires pour deux raisons. D’abord, l’expérience n’est pas terminée et les enfants suivent encore le traitement. Ensuite, parce que les enfants autistes participant à des programmes de ce type reçoivent toujours un encadrement et une attention professionnelle formée à leurs problématiques.
Résultat, il n’est pas exclu que le contact régulier avec ces personnes favorise le développement du lien social chez les autistes.
Ocytocine et homéopathie : est-ce vraiment efficace ?
Pour le rôle qu’elle joue dans le développement d’un lien social équilibré, l’ocytocine provoque de nombreux fantasmes quant à ses différents pouvoirs. Comme l’ocytocine de synthèse n’est pas en vente libre et n’est utilisée que par les obstétriciens, c’est l’homéopathie qui a pris le relai.
De nombreux producteurs de granulés homéopathiques ont donc commencé à produire leur propre version de l’ocytocine homéopathique. Ces granules homéopathiques sont recommandés aux femmes enceintes par les homéopathes.
Ils permettraient d’améliorer le développement de l’enfant et de préparer l’accouchement. Chez les jeunes enfants, ils sont conseillés en cas de troubles du comportement ou de conflits importants avec la mère.
Certains homéopathes les conseillent également pour les enfants autistes. À l’image du spray d’ocytocine, ces granules permettraient d’améliorer la qualité du lien social.
Il y a peu, je reçois le message d’un patient dont la douleur mentale indicible et terrible le ronge un peu plus chaque jour. Depuis quelques années, j’accompagne cet homme. Travailler de cette façon n’est pas dans mes habitudes. C’est une sorte d’entorse à la règle ce qui ne se fait pas sans heurts.
Aujourd’hui, avec son accord, je publie son témoignage liée à sa douleur mentale comme à sa peur de devenir fou. Par là même, je réponds à sa demande de comment traiter une douleur psychique.
Douleur mentale : une situation désastreuse
« Bonjour Frédéric,
E… de… Enfermé dans sa prison mentale.
Je vous écris des mails depuis quelques jours que je n’ose pas vous envoyer car c’est tout en vrac…et peur de paraître fou même si je sais que vous en avez entendu de toutes les couleurs… J’aimerais bien vous les envoyer, et peut être les transmettre à un collègue psy… Je paierai pour ça.
Je voulais vous remercier depuis un moment alors je vais faire simple. MERCI MERCI MERCI !!! Vous avez besoin d’encouragements.
C’est pas gagné, je rame, galère mais j’ai compris certaines choses en vous lisant, pas tout encore mais j’avance… Il y a quelque temps je comprenais rien quand on me parlait, je n’arrivais pas à réfléchir même si j’ai du mal encore, le stress, l’anxiété, la rumination…bouffent mon intelligence (hasch, jeu, isolement, maladie et mort de mon père il y aura un an le 25 avril avec accompagnement à domicile)… stress intense, anxiété, dépression, mal être intérieur… relation avec une femme qui a beaucoup de problèmes…au RSA je vis avec ma mère etc.
Entourage qui pleurait le jour « J » puis plus personne… Un frère fuyant qui m’a confié quelque chose de grave récemment…. Des mots comme « bouge toi » ou « mon petit ! ». On a pas arrêté de me le dire après la mort de mon père alors que je l’ai accompagné jusqu’au bout !… Ça m’a détruit déjà que je vivotais, galérais… Alors j’y vais pianissimo en plus j’ai mal partout.
J’ai une situation désastreuse. Comme vous l’a dit un internaute, tenez le cap.
Quel est le problème ?
Pour celui qui veut changer… Évoluer, comprendre, travailler sur lui… Votre blog est une mine d’or. Prenez soin de vous. Vous avez des âmes à sauver encore! Mais vous ne pouvez pas aider, sauver tout le monde… J’ai douté de vous. Désolé. Je pense que vous êtes intègre, sincère, dévoué à faire que les êtres humains se sentent mieux pour un monde meilleur, pour celui qui veut travailler sur lui… Cause perdue, ça vaut la peine d’essayer….
Je réfléchis (trop) pour un rendez vous. Je ne sais pas trop sur quoi travailler en fait de façon pragmatique. Rumination? Perfectionnisme? Stressé, je le suis beaucoup beaucoup à cause de ces ruminations… Pas mal de paranoïa aussi, je pense que ça va de paire avec la rumination… Pas confiance en moi…
Sur quoi avait on travailler pendant les 3 séances?… La procrastination il me semble non?… Suis pas sûr que c’était ça le problème…
Je viens de lire votre article sur les toc. Je sais bien que l’absence d’encouragement de mes parents, surtout de mon père (le bac on s’en fout par exemple… Il s’est jamais excusé en passant…) est une des causes parmi d’autres de mon mal être. J’ai jamais su passer au dessus de ça, gardant une rancune énorme contre lui.
« Je m’épuise… »
Je m’épuise chaque jour à chercher, chercher, stressé, angoissé, déprimé… Alternant les phases de ruminations mentales, de colère, un regain d’optimisme et « boom » retour dans la rumination… Je m’imagine des situations, scenarii avec toute sorte de personnes… Je me projette dans des situations imaginaires conflictuelles… Et je peste, rage, c’est fou…
Suis pas psy, j’aimerais bien qu’on me dise ce qu’il se passe, quel est le problème à traiter en priorité… (je vous avais dit que j’avais été très déçu par les psys… et à force on laisse tomber).
Cordialement Je voulais pas m’étaler et du coup je l’ai fait !!! J’arrête.«
« Chère Madame la douleur… »
Chaque personne, chaque cas clinique – psychique – est un cas particulier, unique. En ce qui concerne E., nous avons déjà eu l’occasion de travailler ensemble à la résolution de son problème.
C’est un homme attachant, sensible et en colère. Du moins, c’est ce que je crois comprendre. Il est pris dans un étau émotionnel. Un peu comme s’il essaye d’écarter les barreaux de sa prison mentale – la douleur -. Y réussissant à peine, prêt à vivre, les barreaux reprennent leur place initiale. Voire se resserrent plus encore que la fois précédente.
Il me semble évident que E. est pris dans un piège. Celui-ci consiste à essayer de comprendre puis à tenter de s’en sortir par lui même. Cet homme, involontairement, alimente ses tentatives de solutions. Celles-ci ont pour effet d’enrichir ses angoisses, ses ruminations mentales, ses pensées obsessionnelles.
De fait, je m’apprête à écrire quelque chose qu’il déteste. En agissant de la sorte, ce comportement relève du « Moi Je qui parle à moi Je ». Il tourne en rond et s’enivre de ses propres circonvolutions mentales. Cela me fait penser à moi, il y a quelques années.
Douleur mentale : comment devenir fou sans rien faire ?
Des années durant, douloureusement confronté à mes problèmes personnels, je tente vainement de comprendre le pourquoi du comment. La douleur est immense. Je suis convaincu que c’est dans ma propre histoire que la solution se trouve. Ce qui n’est pas faux. Mais pas vrai pour autant.
Pendants des périodes plus ou moins longues, je réinvestis ma propre histoire pour apaiser la douleur indescriptible que je subis.
C’est ainsi que je parcoure tous les lieux dont j’ai le souvenir. Rencontre tous les gens avec lesquels j’ai vécu bien des expériences diverses. Plus je réagis de la sorte, moins je trouve. Plus, bien évidemment, la douleur augmente.
Régulièrement, parfois plusieurs fois par semaine, je consulte des psychologues, des psychiatres, des psychanalystes. Je consulte pendant des années. Cela me coûte des fortunes. Je cherche, exprime et partage la douleur, et tente de comprendre encore et toujours, d’identifier la source de la douleur qui me consume.
Des années durant, j’erre à en devenir fou. Je ne trouve rien ou si peu. Je reviens toujours à des questionnements qui ne m’apportent rien.
En fait, je cherche aux mauvais endroits. Je suis comme égaré par la douleur. Je cherche ailleurs ce que j’ai en moi. La douleur me ronge mais je veux l’ignorer. La plupart du temps, je peste contre l’incurie des psy que je consulte.
Je remets en cause leurs compétences, et leur bienveillance face à la douleur. Il m’est plus facile de m’en prendre à d’autres qu’à moi même.
La douleur mentale, ma douce compagne
Je mets des années à comprendre et d’autres années encore, à accepter que le changement repose sur ma seule responsabilité. Oui, je souffre et cette douleur est insupportable. Effectivement, je suis seul face à la douleur mais, je ne peux pas continuer de prétendre que c’est de la faute des autres.
Je souffre tellement de les voir me regarder comme une bête curieuse. La douleur est si vive que j’ai le sentiment de ne pas être comme tout le monde. Je me sens si différent.
Je brandis ma différence comme un soldat en portant haut l’étendard de « la » nation. Blessé à mort, à la différence près que je ne rends pas mon dernier souffle. Je veux vivre. Vivre d’une façon acharnée, obstinée, mais, je refuse de lâcher la douleur comme si le dit Baudelaire, elle est, je cite: « … Ma douce compagne… ».
Tous mes comportements se justifient du fait de la douleur. De mon humanité douloureuse dont je me vêts. C’est un oripeau, une manipulation affective imbécile, pour ne pas changer. Je suis habillé des haillons de la douleur.
J’ai si peur d’être le moteur et l’acteur de mon propre changement. Si peur de me tromper, d’échouer, même de façon provisoire. Je ne fais rien et revendique la douleur comme un mode de vie et j’en rends les autres responsables. Je n’assume pas mes comportements.
Il y a plus de 20 ans, un mois de novembre, j’ai comprends que, cette fois, cette fois là précisément, je perds tout. Vraiment. Définitivement, irrévocablement.
Je m’apprête à continuer à vivre mais seul, pire qu’abandonné, pire que plus aimé. Germe alors l’idée d’une solitude profonde dont je suis le seul responsable.
Toucher le fond
Là se trouve la vraie douleur ! La douleur à côté de cette perte n’est plus rien. Ma peur de perdre ceux que j’aime. Ma peur de définitivement me perdre. Perdre les « objets » de mon amour. Tout cela prend le pas sur la douleur.
Je touche le fond de la douleur. Pour la première fois de ma vie, je comprends, et prends acte, que je suis le seul responsable de ce sentiment d’être fou. J’ai tout pour moi. Je ne suis pas plus bête que la moyenne internationale, et je séduis de jolies personnes.
J’exerce des fonctions professionnelles que d’aucuns m’envient. Une compagne que d’autres m’envient et jalousent peut-être encore aujourd’hui. Et, pourtant, j’abîme tout et tout le monde, comme moi même.
Je connais bien des hommes et des femmes qui, au contraire de moi, n’ont pas tout cela, et pourtant, ils subissent une douleur identique à la mienne en bien des points. Notre point commun est que, un jour, nous décidons de cesser d’essayer de répondre à des questions qui n’ont aucun sens.
Nous faisons preuve d’un orgueil démesuré en essayant de nous en sortir seul, sans demander d’aide. C’est donc que nous avons choisi.
Douleur mentale : faire acte d’humilité
Eux comme moi, avons compris que notre orgueil, nos émotions, sont nos pires ennemis. Que nous sommes, et serons toujours nos pires ennemis.
Je me rends compte que, des années durant, je fais tout pour mettre en échec tous les psy que je consulte. « Des mauvais ». C’est ce que je n’ai de cesse de répéter à leur propos. J’ai si peur du changement que je préfère m’entretenir dans la douleur.
Le paroxysme dans la douleur ne suffit pas. Il faut que je sois confronté à la réalité de ma propre solitude, partant, de ma mauvaise foi. Je ne suis pas un mauvais bougre mais je me manipule et manipule les autres pour sauvegarder la douleur comme le « précieux » du Hobbit. Comportement mortifère et morbide.
Dans un dernier sursaut, c’est contrit, en colère et sur la défensive, que je demande de l’aide. J’apprends à faire confiance à des gens qui m’insupportent. Venant du même environnement émotionnel que moi, ils prennent le temps de m’apprivoiser.
Cela fait plus de 20 ans que je vais aussi bien que possible. J’apprends, avec leur aide et l’amour qu’ils m’offrent à avoir des comportements les plus adultes et les plus responsables possibles.
Et cela, même si, parfois, ma vie est difficile, compliquée. Même si ma vie, ou les éléments qui la composent de façon provisoire sont d’une violence inouïe. D’une violence sociale effarante. Je suis toujours là. Vivant. Je n’ai toujours pas repris mes anciens comportements.
Rester debout
Chaque jour, je suis impacté par la violence du système dans lequel cette humanité dit évoluer. Je suis parfois sidéré par la douleur face à ce monde que je ne comprends pas. Sidéré par la malhonnêteté de ce monde dont les éléments humains n’ont de cesse de justifier la violence qu’ils infligent aux autres par la violence qu’ils disent recevoir.
Cela s’appelle de la violence sociale. La violence légitime du système. Je suis outré par la malhonnêteté des femmes et des hommes qui nous gouvernent. Je considère qu’ils n’ont plus rien d’humain. Seuls l’argent, des comptes équilibrés, et leur soif de pouvoir les intéressent. Pourquoi veulent-ils tant laisser une trace notoire de leur passage?
Je suis triste que l’humanité me donne le sentiment de s’être reniée. Aujourd’hui, c’est impuissant que j’assiste à des comportements robespierristes. Hier, c’était bling bling à tous les étages. Une vulgarité et une arrogance époustouflante.
Entre hier et aujourd’hui, je suis toujours vivant. Debout. Contre vents et marées. Même si je doute. Et je doute beaucoup. Aujourd’hui, j’essaie de construire demain. Très récemment, mon superviseur m’a dit qu’en psychanalyse « on » appelle les gens comme moi des « non dupes ».
Puis-je changer le monde à moi tout seul? Que nenni. Dans ce monde de brutes, depuis des années, je décide de vivre tout en tenant la douleur à distance. Tout en rêvant d’une humanité emplie d’amour et de respect.
Je choisis de vivre tout en cultivant, en secret, mes utopies. Mes idéaux. Je n’en fais plus des ennemis inconscients. J’en fait mes amis. Mon intimité. Je cesse de jouer un rôle. Je joue, autant que faire se peut, le rôle de ma vie.
De l’importance de lâcher prise
Je ne suis plus seul. Je comprends que mon passé est dans mon dos. Que rien ne peut le modifier. Il est toujours là. Comme une plaie. Cependant, j’apprends à panser la douleur pour qu’elle cicatrise à jamais.
Je lâche prise à propos de mes parents. Et de bien d’autres gens encore. Aujourd’hui, je bénéficie d’amour. De l’amour des « miens ». De ceux qui composent ma vraie famille aujourd’hui. Je bénéficie – aussi – de l’amour de moi même.
D’aucuns m’enseignent l’amour. Au sens spirituel du terme, hors toute dimension religieuse. Je le tiens de ceux là d’apprendre à m’aimer moi même. Chaque jour, j’essaie. Chaque nouveau matin, ensoleillé ou non, est empreint de simplicité. De joies.
Et, parfois, aussi, d’angoisses ou de peurs diverses. Avant, je suis mort à moi même. Je pense que la seule issue consiste à exister dans la douleur.
Aujourd’hui, je suis vivant.
Chaque jour, je conserve à l’esprit, comme un don d’une inestimable valeur, que des hommes et des femmes m’ont enseigné que je ne suis pas responsable de ma douleur initiale. Je suis responsable de la solution.
Chaque jour, j’exprime ma reconnaissance à Madame la Douleur de m’offrir la possibilité de changer. Merci Madame de me permettre de faire un choix. Je choisis. Je renonce.
Douleur mentale : choisir, c’est renoncer
Plus tard, j’éprouve, à mon tour, le besoin d’être ce professionnel mauvais et incompétent en lequel on ne peut avoir confiance. Le même que tous ceux que j’ai moi même admonesté des années durant pour leurs incompétences.
J’éprouve donc l’irrésistible désir de partager ce qui m’est offert. Ce qui, pour la petite histoire, me vaut de me faire traiter d’enc… par un patient parce que je gagne ma vie avec la maladie des autres. Je demande à ce monsieur en quoi la sodomie est un problème pour lui. Il quitte mon cabinet. Fou furieux. Sans honorer le règlement de sa consultation. On ne peut décidément pas avoir en confiance en ces professionnels. N’est-ce pas E.?
E… Vous êtes un homme de valeur. Qu’attendez-vous pour vous bouger le c.. ? Qu’attendez-vous pour demander de l’aide ?
L’anxiété sociale est un véritable handicap dans la vie de tous les jours. A tout le moins, pour celles et ceux qui en souffrent. Ainsi, se pose la question du traitement de l’anxiété sociale, aussi, et parfois, appelée: phobie sociale.
Il en va de même en ce qui concerne l’éreutophobie (peur de rougir) ou la peur de parler en public (glossophobie) en font partie. Même peine et même punition en ce qui concerne la laxophobie (peur de la diarrhée) ou, dans un autre registre social, l’agoraphobie (peur de la foule).
Toutes les phobies sont à considérer comme des symptômes d’anxiété, et toutes ont leur lot de conséquences psycho sociales toutes plus pénibles les unes que les autres. C’en est parfois épouvantable pour les personnes qui en sont victimes. La plupart d’entre elles ne peuvent envisager aucune activité sociale, affective ou professionnelle, voire sentimentale.
Dès lors, l’urgence et la gravité d’un tel trouble, nous invite à nous poser la question de savoir quel est le meilleur remède à l’anxiété sociale.
Je vais en avoir en exemple assez époustouflant le jour de la première consultation de Lionel. Il me dit souffrir d’anxiété sociale. Quand ce dernier me téléphone pour prendre rendez-vous, j’entends une voix fluette, comme très lointaine, presque effacée.
A peine s’est-il présenté que Lionel s’excuse. Il agit ainsi très souvent au cours de nos consultations. Comme lorsqu’il me téléphone pour me demander des précisions à propos d’exercices que je lui confie. Vraisemblablement, cela se confirme. Lionel souffre de phobie sociale. Il cherche un traitement le plus adapté à son cas exactement comme s’il cherchait une solution à un problème de phobie dentaire.
Définition de l’anxiété sociale
L‘anxiété sociale, ou phobie sociale, est une incapacité à être en relation avec les autres, avec tous les autres, et ce dans tous les domaines de sa vie. La personne affectée par cette phobie vit comme une douleur intense toute inter action avec les autres. A titre d’exemple, dire bonjour, ou acheter une baguette à la boulangerie, relève d’un exercice particulièrement difficile et, dans certains cas, impossible.
Les personnes victimes d’anxiété sociale, et qui cherchent désespérément à s’en sortir, ont toutes les peines du monde à affronter le regard des autres. De façon quasi permanente, elles craignent le jugement des autres. Elles ont toujours peur de mal faire ou d’exprimer des choses inadaptées en des moments les plus inopportuns. Ces personnes souffrent d’un manque d’estime d’elle mêmes qui peut le mener jusqu’à une phobie d’impulsion suicidaire.
Isolées la plupart du temps, elles ressentent un très fort sentiment d’insécurité. Le seul havre de paix qu’elles trouvent est généralement leur lieu d’habitation. Ce qui a pour effet de les isoler encore plus, et de nourrir encore plus leur anxiété sociale, et de rendre plus délicat le traitement susceptible de leur convenir.
Souvent prise en charge par des médecins psychiatres, elles se voient prescrire force médicaments (anxiolytique, hypnotique, anti dépresseurs, neuroleptiques) en guise de traitement ce qui n’est pas trés opportun .
Traiter l’anxiété sociale : l’inutilité des médicaments
Dans tous les cas cliniques liés à l’anxiété sociale dont je me suis occupé depuis toutes ces années, rares ont été les personnes qui m’ont affirmé en avoir tiré un réel bénéfice. Comme je l’écris souvent dans ce blog, ce type de médicaments ne fait qu’apaiser les symptômes – et encore, je suis loin d’en être convaincu – et en aucun cas ne résout le problème que représente l’anxiété sociale. Partant, les médicaments ne constituent pas un traitement adapté à ce type d’anxiété ou de phobie.
Il n’est pas rare que les gens atteintes d’anxiété sociale cultivent d’eux une estime très basse. Ils conçoivent aussi une forte honte et une très forte culpabilité quant à leur incapacité à avoir une vie comme les autres. Ils souffrent terriblement de leur anxiété sociale et sont très souvent convaincus qu’ils sont responsables d’échouer là où la plupart des autres réussissent. Quant à ce qu’ils pensent être une vie comme les autres, beaucoup reconnaissent qu’ils ne savent pas ce qu’est une vie normale.
D’abord parce qu’ils fréquentent peu de gens, voire personne, ou parce que, plus précisément, c’est l’idée qu’ils se font d’une vie normale, à contrario de l’anxiété sociale.
Cela relève très souvent du fantasme d’une vie où ils pourraient s’affirmer, prendre des risques et en assumer les conséquences. En bref, ne pas souffrir de d’anxiété sociale.
« Il faut avoir le courage de faire comme tout le monde, pour n’être comme personne »
Jean-Paul Sartre
L’histoire familiale explique l’anxiété sociale
J’ai toujours été frappé d’observer que ces personnes souffrant de phobie sociale et/ou d’anxiété sociale sont issus de familles dites dysfonctionnelles qui ont participé, de façon directe ou indirecte, à empêcher la personne phobique de prendre des risques, à l’empêcher de s’affirmer en lui renvoyant le plus souvent de lui même une image abîmée dans le genre: « Fais ce que tu veux puisque tu n’y arriveras pas! ».
Maintenant, il est vrai que toutes les familles sont dysfonctionnelles par nature. Dans le cas contraire, il n’y aurait aucune névrose, et encore moins de névrose d’angoisse.
L’anxiété sociale est donc un symptôme. Le symptôme d’une angoisse profonde, voire d’une angoisse chronique qui, le temps aidant est devenue une anxiété généralisée.
C’est dans toutes ces circonstances affectives et psychologiques, voire pires comme je vais vous le démontrer maintenant, que Lionel est entré la première fois dans mon cabinet de thérapie comportementale et comment il a pu ainsi accédé à un traitement personnalisé de son anxiété sociale.
Une histoire personnelle pathogène
Quand Lionel se présente à moi, je rencontre un homme qui me semble comme blessé. Il a la tête dans les épaules, il est presque malingre, engoncé qu’il est dans une veste en laine blanche et grise dont on pourrait avoir l’impression qu’il la piqué à un géant!
Lionel semble gêné d’être là. Sont-ce les prémisses de son anxiété sociale? Il va bientôt commencer à s’excuser parce qu’il range ses petites affaires autour de lui. Il s’attarde sur le bon positionnement du sac qu’il porte en bandoulière. La taille de son sac me fait penser à celle de sa veste. Immense! Il prend le temps de sa caler au fond de son siège puis m’adresse un sourire gêné qui fait apparaître des dents abîmées. Il n’est pas rasé ce qui, sur le teint livide qui est le sien, lui donne un air encore plus gris.
Pendant une heure, Lionel s’emploie à essayer de répondre à mes questions à propos de ses symptômes d’anxiété sociale. Nous allons parler, il va souvent me dire qu’il ne comprend pas ce que je lui dis et parfois moins les questions que je lui pose.
Un contexte familial destructeur
Soigné depuis des années pour dépression, et ne bénéficiant pas d’un traitement pour l’anxiété sociale dont il est victime, Lionel me présente le contexte familial comme un environnement assez destructeur entre une mère castratrice et un père absent.
La mère, qui refusera toujours de venir me parler, semble s’être échinée à empêcher son fils d’évoluer, de sortir du nid, le présentant comme une enfant chétif qu’il faut protéger de lui même et du monde (cela me rappelle l’histoire d’une jeune patiente à qui sa mère avait toujours dit de se méfier des hommes car ces sont tous des salauds, des pervers et des… violeurs).
Lionel me parle de ses difficultés scolaires. Non pas qu’il fut mauvais élève, mais plus de sa grande difficulté à nouer des relations avec des camarades de classe, lui qui reste toujours seul dans un coin comme caché, à l’abri de tous, en plus de faire souvent l’objet de moqueries, de quolibets comme Lionel aime à le dire. Autre terrain d’expression de son anxiété sociale.
C’est peu de temps après sa dernière hospitalisation que Lionel a décidé de venir me consulter. Nous mettons en place une stratégie progressive pour le sauver de sa anxiété sociale. cela a été dur, j’irais presque jusqu’à dire laborieux, mais Lionel, courageusement, s’est accroché. Et… çà a marché !
Quand l’intelligence est un frein au traitement
C’est au cours des deux consultations suivantes que je comprends que je n’avais pas à remettre en cause ma façon de le questionner et la qualité de ma pratique. Plus tard, Lionel m’explique plus tard qu’il veut juste s’assurer qu’il comprend bien ce dont je lui parle tout en réfléchissant au(x) sens de mes questions et, accessoirement, à là où je veux en venir à propos de son anxiété sociale.
Il est intelligent le bougre! Et même très intelligent. Il manie avec une dextérité certaine l’humour au second degré, la dérision voire le cynisme à propos de lui comme de son anxiété sociale.
En ce qui concerne ce dernier point, comme le disait Benoit Poelvoorde: « … Le cynisme est la forme accentuée de la désespérance…« . Il n’en demeure pas moins qu’en fait, Lionel se méfie. Et il a de quoi se méfier.
Il a toutes les raisons de se sentir anxieux à propos de ce premier entretien thérapeutique. Lionel veut se sortir de son anxiété sociale. Ce n’est pas simple pour lui, et le traitement de la phobie sociale qu’il recherche n’en n’a que plus d’importance.
Anxiété sociale : des diagnostics empiriques
Depuis des années, Lionel est promené d’un psy à l’autre, d’un psychiatre à un autre. Personne ne semble d’accord sur un diagnostic. Pourtant, aucun d’entre eux n’évoque une éventuelle anxiété sociale. Tantôt psychotique, tantôt borderline, tantôt schizophrène, tantôt bipolaire, tantôt hospitalisé en hôpital psychiatrique, Lionel est baladé comme un touriste en terra incognita.
Lionel a tout. En même temps, il n’a rien. Mais il a quand même quelque chose. Une affection. Mais laquelle? Les professionnels semblent ne pouvoir se prononcer. Ils prescrivent donc des actes en conséquence. Il est hospitalisé à diverses reprises. Contre son gré. Mais, qui se soucie de l’avis de Lionel quand lui revendique une anxiété sociale?
Tout a commencé des années auparavant, à la suite d’une altercation très violente entre Lionel et l’amant de sa mère. Attention: toute interprétation quant à une éventuelle rivalité serait une erreur de diagnostic. Une de plus !
Cet amant semblait exprimer un certain mépris à l’égard du fils de sa compagne. Laquelle femme a semblé laissé faire des années durant avec d’autant plus de facilité qu’elle a toujours considéré que son enfant était quelque peu malade et qu’il ne pouvait être autonome et encore moins responsable. Il aurait donc eu besoin, au sens de la mère, d’être coaché par un adulte mâle référent… L’amant…
Les causes de l’anxiété sociale
L’anxiété sociale, comme toute phobie, ou symptôme d’angoisse, répond à des mécanismes spécifiques. Ensemble, nous allons en explorer quelques-uns. Chaque cause de phobie sociale répond aux facteurs suivants:
Perfection,
Autonomie,
Affirmation de soi,
Prévention de la rechute.
Anxiété sociale : arrêter de vouloir être parfait
Après que nous ayons fait le point sur le contexte de sa situation, je commence par demander à Lionel de réfléchir seulement à deux questions à propos de son anxiété sociale. Quand il me consulte pour la seconde fois, les questions font l’objet d’un nombre de réponses telles qu’il nous faut beaucoup de temps pour les décrypter.
Lionel met un point d’honneur à répondre d’une manière si précise et circonstanciée que cela pose toute la difficulté mécanique de son problème mais, surtout, met en lumière tout ce qui participe à prendre le risque d’avoir de lui une image positive. C’est fondateur pour la suite de la mise en place d’actions stratégiques que je souhaite mettre en place.
Dans l’intervalle, Lionel me téléphone très souvent ou m’adresse des SMS. Il m’explique combien il est angoissé voire anxieux à l’idée de ne pas précisément faire ce que je lui demande. Je passe beaucoup de temps à dire et répéter à Lionel que je n’attends pas de lui le mieux. Et que, tant qu’il veut tendre vers cette perfection comportementale, il en est quitte pour des troubles anxieux et autres angoisses répétées, comme de son anxiété sociale.
Anxiété sociale : comment devenir autonome ?
Les séances passent, deux puis trois puis quatre. L’atmosphère thérapeutique se détend franchement ce qui me permet de demander à Lionel ce qu’il aimerait faire s’il avait de lui une image positive et s’il se sentait suffisamment en confiance, en sécurité.
Après réflexion, il m’explique qu’il aimerait quitter le domicile familial et avoir son appartement. Dans le même temps, il m’explique que sa mère cherche vraisemblablement à l’empêcher de partir. En agissant de la sorte, Lionel convient que sa mère est dans sa logique et qu’il est stérile d’essayer de la faire changer d’avis.
Je demande donc à Lionel de réfléchir aux moyens qu’il pourrait trouver pour poser les bases de son autonomie qui marquerait le terme de son anxiété sociale. Je précise à Lionel que je ne souhaite pas qu’il prenne un appartement trop vite.
Je souhaite juste qu’il cherche des moyens pour prétendre à la location d’un bien immobilier. Tout en sachant combien cela lui est difficile puisqu’il n’a aucun revenu. En plus d’un statut de travailleur handicapé. Et des allocations qui ne lui permettent pas de prétendre à quoi que ce soit à propos d’un lieu de vie.
Anxiété sociale : comment s’affirmer ?
De mémoire, le vacances d’hiver ont passé. Ce n’est qu’un mois plus tard que je revois ce cher homme. Toujours vêtu de son immense veste en laine et de son immense besace. Et c’est à ce moment, tout sourire, que ce patient m’annonce qu’il a trouvé un travail (caissier dans un hypermarché). Cela lui permet d’observer les inter actions sociales entre les êtres humains.
Venant de lui, je trouve cela plutôt cocasse. Je ne suis pas très étonné qu’il ait cette démarche anthropologique. Le comble de l’anxiété sociale! Je suis quand même stupéfait – positivement – de son audace! Il va même jusqu’à me dire qu’il a repéré une jeune femme qui ne le laisse pas indifférent. L’anxiété sociale serait-elle en passe d’être définitivement vaincue?
Le risque d’une rechute annoncée
Au terme de la consultation précédente, je demande à Lionel de lever le pied. De ne pas tant s’en demander. Ceci, bien qu’il soit compréhensible qu’il veuille en finir avec sa phobie sociale. Sa prise en charge thérapeutique, qui a vocation à apporter une solution à son anxiété, n’est pas une course contre la montre. Ce n’est pas une compétition. Lionel sourit d’une façon d’autant plus encourageante qu’il a repris des couleurs et un peu de poids. Des semaines passent.
Un jour il me téléphone pour me demander mon avis quand à satisfaire à une offre qui lui a été faite. Cette offre est habilement présentée comme quasi obligatoire par une équipe thérapeutique. Intégrer un appartement thérapeutique.
Je fais montre d’un ton cordial. Bienveillant mais assez ferme. Je dis à Lionel que je n’y vois aucune inconvénient. Cependant, je lui demande quand même quel est l’intérêt de répondre favorablement à une telle offre. Effectivement, elle est formulée par l’institution. S’il y répond par l’affirmative, il confirme à ces gens qui le disent malade qu’il est malade. Il prend ainsi le risque de confirmer qu’il est incapable d’être adulte et autonome.
Lionel me dit que j’ai raison puis me raccroche quasiment au nez. Je me moque d’avoir raison. Je veux juste qu’il bouge. Lionel a montré ses capacités progressives au changement. Mais il est entrain de s’affaisser. Il se laisse manipuler par ses angoisses. Par ses peurs. Par son anxiété sociale. Et aussi par ses proches. Pour se sécuriser eux mêmes, ils sont près à ne lui laisser aucune chance de s’affirmer. Comme cela, chacun est à sa place et tout le monde se sent sécurisé. Sauf l’intéressé.
La liberté succède à l’anxiété sociale traitée
Des semaines durant, je n’ai aucune nouvelles de ce patient. Ni coup de téléphone, ni SMS, ni mails. Jusqu’au jour où je reçois un mail m’invitant à aller regarder quelque chose sur internet.
Je ne sais pas de qui vient ce mail. Ce n’est pas nommément précisé. C’est une invitation assez originale, tant par sa présentation elle même que par son contenu. Ce n’est que plusieurs jours plus tard que j’y satisfais à la faveur de l’annulation d’une consultation par une patiente.
Ce que je découvre me laisse bouche bée. Belle typo aérée. C’est simple. C’est clair au premier coup d’œil. Et, en plus il y a des vidéos dont une m’est dédicacée. C’est Lionel. Il parle de son nouvel appartement. De son parcours thérapeutique. De sa nouvelle vie en totale autonomie. Le tout d’une voix calme, posée.
Lionel a créé sa chaine sur Youtube. De façon gratuite, il explique comment utiliser des logiciels très techniques. Je ne lui connaissais pas cette compétence.
Lionel a avancé à pas de géant. Ce début de réussite, c’est à lui, et à lui seul, qu’il le doit. Malgré toutes les difficultés, il s’est mis en danger pour s’affirmer. Lionel a courageusement tout mis en œuvre pour juguler son anxiété sociale. Un pas après l’autre, sans se bousculer. Il a compris tout les bénéfices qu’il pouvait retirer à analyser chaque pas, à l’assurer pour passer au suivant. Lionel a compris. Le reste suivra.
C’est juste une question de temps. Lionel est rentré dans une dynamique que plus rien ni personne ne peut entraver. Lionel est libre. Quant à moi, je viens de perdre un patient. Çà me fait content!
Traitement de l’anxiété sociale
Cela n’a pas été une simple affaire thérapeutique que d’aider Lionel à ne plus souffrir d’anxiété sociale. Non seulement parce qu’avec son parcours tant personnel que psychologique, il me faut y aller doucement. Je dois aussi composer avec Lionel lui même. En effet, il oublie parfois de m’informer de ce qu’il fait et des projets qu’il mène.
Il aura fallu que je lui demande d’utiliser très précisément des exercices comme celui de la PSE ou, de façon progressive, apprendre à transformer ses problèmes en solutions. De fait, comment utiliser l’anxiété sociale comme un avantage. Lionel était littéralement bloqué sur ses relations affectives – familiales – qui entravaient son développement personnel.
Il lui aura donc fallu faire la paix avec son passé grâce à des exercices que je formaliserais plus tard. C’est comme cela qu’il apprendra à s’affranchir de son anxiété sociale , de ses pensées obsessionnelles et que, petit à partir, il fera diminuer le handicap que lui infligeait sa timidité.
Lionel était bloqué sur des situations qu’il pensait inextricables. Ces même situations nourrissaient sa phobie. Elles obéraient le traitement de l’anxiété sociale. Il avait fini par se convaincre qu’il était malade.
A preuve, l’institution n’avait elle pas diagnostiqué chez lui des pathologies psychiatriques graves qui nécessitaient des traitements lourds et un contrôle thérapeutique spécifique (cf: appartement thérapeutique).
Aller trop vite est nuisible
Sa dernière hospitalisation sous contrainte lui a fait prendre la mesure du danger qu’il coure. Il exprime son désir de ne pas être celui que l’on veut qu’il soit. Il met fin à sa honte et à sa culpabilité. Pour ce faire, il satisfait à des exercices thérapeutiques assez non conventionnels qui lui réussissent.
Cela lui a tellement réussi que je me souviens avoir bataillé avec lui pour qu’il ralentisse le rythme de ses projets. Je craignais que s’il rencontrait des difficultés cela le bloque de façon définitive. J’avais peur de la résurgence de son anxiété sociale. J’ai pu constater que cela aura eu l’effet contraire.
En se libérant de ses contraintes liées à son anxiété sociale, Lionel a progressivement mis en place des façons de s’affirmer. Cela lui a aussi permis d’objectiver à propos de ce que les gens peuvent ou non penser de lui.
Une stratégie personnalisée
Parfois, nous communiquons à l’aide de certains réseaux sociaux. J’apprécie beaucoup l’humour et la dérision dont il fait preuve à son endroit. Il a réussi à s’inscrire dans une démarche active pour apprendre à se sécuriser et à retrouver confiance en lui.
Enfin, Lionel est la preuve vivante que ce n’est pas en utilisant des méthodes rationnelles que cela se résout. Il lui a trop longtemps été asséné par certains psy qu’il suffisait de se convaincre de ne pas tenir compte de ce que les gens pouvaient penser. Facile à dire et totalement inepte thérapeutiquement.
Ce patient ne faisait pas exprès de souffrir d’anxiété sociale. Pas exprès d’avoir peur des autres, ni peur du jugement des autres. Ou peur du regard des autres. Il n’est pas non plus responsable de ne pas avoir bénéficié d’un traitement de l’anxiété sociale qui lui convienne. C’était sa réalité. Des personnes comme des évènements répétés se sont chargés de le convaincre. Lui faire croire qu’il est incapable d’avoir un comportement normal et d’être autonome.
Aujourd’hui, je sais que Lionel est convaincu que l’avenir lui appartient. Qu’il lui suffit juste d’y aller doucement. De ne pas s’en demander plus qu’il ne peut en supporter. Lionel sait comment faire quand cela va mal ou qu’il bute sur quelque chose. Il lui suffit de ré utiliser tout ou partie des exercices que nous avons utilisé. Utiliser son traitement de l’anxiété sociale de sorte à ce que les situations se débloquent. Un jour à la fois.
Faire d’un problème une solution
Gregory Bateson disait, je cite: « la vie est une succession de problèmes« . Il avait bien raison. Dans cette suite plus ou moins continu de problèmes, nous essayons de nous adapter pour les résoudre. C’est le fruit de nos réalités respectives. C’est exactement ce que ne savait pas faire Lionel.
Il a donc appris à s’approprier son anxiété sociale, et ainsi ne plus en souffrir. Comme tout le monde! En trouvant une solution à son problème de phobie sociale, Lionel est-il devenu un homme normal, presque banal? Lionel s’est-il – enfin – débarrassé de son besoin de reconnaissance?
Merci de votre confiance et prenez bien soin de vous. N’oubliez pas. S’accepter pour qui l’on est, comme on est.
Ah ! Ce mot : argent. Celui que l’on appelle de tant de façons. Les pépettes, le flouze, le fric, les thunes, les talbins, les biffetons, les sous, et j’en passe. Depuis toujours, que vous en ayez ou pas, l’argent est un problème. « En ais-je trop? Ais-je peur de manquer? ». « J’en manque et je peux craindre de ne pas joindre les deux bouts ».
Dans tous les cas l’argent est objet de pouvoir. De reconnaissance. D’affirmation de soi. Et aussi de puissance. Enfin, de réussite dans une société à propos de laquelle un publicitaire connu disait il y a quelques temps: « Si à 50 ans, t’as pas une Rolex, t’as raté ta vie !« . Or, une Rolex, c’est 4 à 5.000,00 € minimum, et tout le monde n’en n’a pas les moyens, loin s’en faut. Il semble d’ailleurs que certains qui aient possédé beaucoup d’argent à cet âge aient été contraints de les revendre pour cause de disette.
D’autres qui ont cet argent craignent d’être forcés à s’en acheter une pour qu’il ne soit pas dit d’eux qu’ils ont raté leur vie. Cruel dilemme, cruelles angoisses. De l’argent, en avoir ou pas ?
En quoi l’argent est-il un facteur d’angoisse ?
Que vous le vouliez ou pas, vous, nous vivons dans une société dite de consommation. Comme vous le savez, il existe un moyen d’échanges entre un service rendu ou un bien acquis : c’est l’argent.
L’argent est le nom donné à un métal et à un papier précieux dont la valeur évolue suivant des critères qui échappent la plupart du temps aux néophytes dont je suis.
Entre les flux d’argent, les échanges commerciaux, le cours des devises augmentés de tout un tas d’autres critères, vous pouvez « gagner » 1.500,00 € en France et être considéré comme un travailleur pauvre. A titre d’exemple, je pense aux enseignants.
Vous êtes la même personne qui gagne la même somme mais est le roi ou la reine dans un pays où le change lui est favorable. Ainsi, de plus en plus de retraités, pour vivre de façon digne, quittent la France pour vivre au Maroc, en Tunisie, au Portugal. L’argent, une source de maux.
Dans ces deux cas, au regard de vos frais fixes, vous pouvez craindre de manquer d’argent. Dès lors, de ne pouvoir honorer vos factures. Qu’il s’agisse de votre loyer, de vos mensualités diverses, si vous manquez à vos engagements, gare à vous ! La société vous rappelle à vos obligations avec une violence inouïe ! Vous devez de l’argent, vous êtes coupable !
L’argent, comme l’immobilier ou l’automobile, les bijoux, le mobilier, les vêtements que vous portez, tous ces éléments sont autant de codes qui donnent de vous aux autres une certaine image. Identifié(e) comme en ayant ou pas vous êtes classé(e), rangé(e) dans une case sociale plutôt qu’une autre.
Contrôler produit la peur du manque d’argent
Ne vous leurrez pas. Vous n’émargez pas dans cette même case tout au long de votre vie.
Du jour au lendemain, il se peut que vous n’apparteniez plus à la case initiale. Les éléments du système bougent continuellement. J’en veux pour preuve la crise de 1929 aux États-Unis, ou celle que vous et moi, comme des milliards d’êtres humains sur cette terre, subissons depuis le 15 septembre 2008. Depuis lors, les riches sont toujours plus riches, et les pauvres encore plus pauvres.
A compter de ces deux dates, des milliers de gens, pour ne pas écrire des milliards de personnes, se sont trouvées plongées dans l’angoisse. Qui de n’avoir plus d’argent, qui de craindre pour son travail, pour sa famille, ses frais de santé, sa maison achetée à crédit.
L’argent est une source d’angoisses dans une société toujours plus chère.
Si vous vous y trouvez sans argent, vous n’êtes rien. Vous n’êtes personne. Ignoré(e), malmené(e), critiqué(e), voire exclu(e) comme Indigne d’être dans le système.
Tel un paria, vous quêtez ou quémandez même, au sens de certains, une ou des aides que vous avez toutes les raison de craindre que l’on vous refuse. Vous avez un vital besoin d’argent pour vivre.
Et moi qui croyais qu’il fallait manger pour vivre et non vivre pour manger.
L’argent et la Loi de Pareto
Sans argent, vous n’êtes plus reconnu comme un être humain. Vous êtes dépossédé(e) de toute valeur intrinsèque. Sans argent vous n’alimentez plus le système qui se nourrit de vous, de nous.
L’idée même de la perte, de la perte de soi, de la perte d’identité, de la perte de sens, fait de vous des victimes d’un système qui s’autodétruit de ses propres excès (cf. Karl Marx). Système dans lequel la pauvreté semble être organisée en un moyen rentable d’enrichir les riches plus encore. N’est-ce pas Monsieur Macron ?
Dans le respect de la Loi de Pareto, 80 % des personnes alimentent en richesses diverses 20 % d’une population la plus riche. Laquelle s’enrichit de ces 80 %. 20 % de la population gagne beaucoup d’argent grâce au 80 % restants.
Le dilemme est que ces 80 %, du moins sa grande majorité, s’activent à perdre leur vie à la gagner tout en espérant intégrer les 20 autres pour cent.
Comme dans toute chose, comme à propos de l’argent, il y a beaucoup d’appelés, et peu d’élus. La bataille, pour ne pas écrire la guerre, est rude, et elle fait des ravages considérables.
Chacun, pour se protéger de sa peur du manque, donc de ses angoisses, use et abuse de subterfuges toujours plus inventifs pour contourner le problème. Celui de l’angoisse du manque d’argent, celui de la frustration.
En agissant de la sorte, sans que cela n’enlève rien à l’honnêteté de la plupart des gens, il naît un paradoxe qui veut qu’une société plus honnête veuille se créer sur un lit dont les draps, immanquablement, sont sales et l’ont toujours été.
L’argent nourrit un paradoxe effarant
Depuis plus de 20 ans que je pratique la thérapie comportementale, j’ai rencontré autant de gens riches, voire très riches. Comme ivres d’argent pour certains. Et aussi des gens pauvres, voire très pauvres.
Tous, de façon parfois très étonnante, sont sujets au même problème. La peur du manque. L’angoisse de ne pas avoir d’argent.
A ce sujet, je me souviens d’un monsieur qui travaille dans la finance. Il occupait des fonctions d’encadrement un très haut niveau. Je pense qu’il gérait des milliards. Mais il est arrivé à un niveau d’angoisses telles qu’elles se sont muées en anxiété généralisée.
Il gagnait très très bien sa vie. Le handicap généré par son stress lui fit craindre de non seulement faire perdre de l’argent à ses clients, mais aussi que ses propres revenus en soient affectés.
Comme la plupart des gens en pareille situation, il essaye de contrôler son problème. Il avait de plus en plus de mal à se rendre au « Desk », son bureau, devant ses écrans et son téléphone multi-lignes.
Une fois sur place, les écrans scintillent devant lui. Cela lui procurait des symptômes de peurs de plus en plus forts, de plus en plus régulièrement. Il souffrait tellement, qu’il a fini par rentrer chez lui.
Il a honte de ne pas dépasser son problème, a peur du jugement des autres, peur de perdre ses avantages financiers liés à sa fonction. Donc, peur de perdre SON argent. Il se sent coupable de mettre sa famille en danger.
L’angoisse de perdre de l’argent
Dans la même veine, une jeune enseignante vient me consulter.
Dépressive et angoissée, dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, elle est menacée de mort par une mère plus jeune qu’elle.
Elle enseigne dans une zone dite défavorisée. Mise en arrêt de maladie, elle envisage de reprendre ses activités mais angoisse à cette idée. Elle souffre d’angoisse nocturne comme d’angoisse matinale, et sa famille, tous enseignants, font pression sur elle pour qu’elle reprenne.
Cette jeune femme est terrorisée à l’idée de reprendre. Elle est aussi terrorisée à l’idée de ses pertes de salaire liés à la succession de ses arrêts de maladie. Elle aussi a peur de perdre de l’argent. SON argent.
L’Éducation Nationale la soutient autant que la Loi le permet. Au delà, c’est la Sécurité Sociale qui se fait tirer l’oreille.
Cette jeune femme prend contact avec l’inspecteur d’académie lequel lui raconte la messe. Il essaie de la circonvenir pour qu’elle reprenne normalement ses fonctions. Courageuse, elle se rend devant la grille e l’école où elle enseigne. Elle fond en larmes. Angoissée à l’idée de reprendre, anxieuse à l’évocation de la perte financière liée à son arrêt maladie.
A la faveur d’une consultation, cette jeune femme et moi envisageons une autre activité professionnelle. Je lui demande si l’argent est pour elle un problème. Elle me répond qu’au regard de son diplôme, elle a toujours agi de sorte à enseigner. Pas autre chose.
Elle n’envisage pas de changer, par exemple, pour exercer un métier de journaliste. Oui, elle aurait perçu plus d’argent mais le contexte ne lui convient pas. Elle veux juste enseigner et ne pas perdre d’argent. Elle ne peut satisfaire ni l’un ni l’autre.
Notre ami financier a le même problème. Il perd le contrôle au point d’être hospitalisé puis il revient me consulter.
Finalement, il change d’employeur et occupe d’autres fonctions. Il résout ainsi son problème d’argent. Partant, il met de côté sa culpabilité liée autant à ses relations clients qu’à propos de sa famille.
L’un comme l’autre enrichissent leur problème. Ils évoluent dans une sorte de double contrainte. Avoir de l’argent, oui. Mais à des conditions épouvantables émotionnellement parlant. Ne pas avoir d’argent, oui, mais avec des conséquences épouvantables.
Il a fallu beaucoup de réflexions, et de mesures stratégiques, pour résoudre un problème d’angoisse lié au manque d’argent. Lequel problème repose sur une peur de ne pas avoir suffisamment d’argent. Ce paradoxe infernal mène ces deux personnes à des états de souffrance paradoxaux et inattendus.
Cela leur fait comprendre que leur positionnement social et professionnel n’est pas le bon. Qu’ainsi, l’un comme l’autre se font du mal.
Traiter la peur du manque d’argent
Ré investir leur relation à l’argent leur a permis de se ré investir eux mêmes, de se positionner de façon différente dans le respect d’eux mêmes.
Seules leurs peurs respectives leur font résister à ce changement lequel, pourtant, s’est avéré être le meilleur investissement en matière d’équilibre émotionnel, d’image de soi, et de confiance en soi. Pour être bref, de développement personnel.
Ils ont mis un terme à un conflit intra psychique terrible. Cette fameuse double contrainte qui se résume de la façon suivante : Si je fais quelque chose çà ne va pas. Si je ne fais rien, çà ne va pas non plus.
A votre tour maintenant.
Vous seul(e) pouvez prendre la décision d’agir de façon novatrice ou rester campé(e) sur des positions qui ne tiendront plus dans quelques temps.
J’allais oublié une petite précision… importante :