Article un peu étonnant que celui-ci qui change de ce que j’ai l’habitude de vous proposer sur ce blog mais qui n’en reste pas moins important. Il s’agit du témoignage d’une femme qui utilise une contraception qui lui occasionne de fortes crises et pose la question de savoir comment traiter des crises d’angoisses chroniques.
Crises d’angoisses que bien des médecins ignorent. Jusqu’à ce qu’une amie éveille sa connaissance. Le sujet traité : les contraceptifs avec ou sans hormones, tels que les implants, la pilule ou le stérilet peuvent être facteurs d’angoisses et de dépression.
Ce témoignage est écrit par cette femme. Je n’y apporte aucune modification, ni à la forme, ni au fond. Alors, partagez !
Témoignage d’une femme sur les conséquences de sa contraception
Je souhaitais vous faire part de mon expérience. Après sept années de crises d’angoisses intenses, sans comprendre le pourquoi du comment, aujourd’hui tout ça est derrière moi.
J’aimerai aider des femmes et jeunes femmes qui, peut-être, sont dans l’ignorance totale comme j’ai pu l’être sans jamais soupçonner la raison de cette état catastrophique dans lequel je me suis retrouvé durant toutes ces années.
En 2009, j’ai commencé à faire de grosses crises d’angoisse. De nature timide et réservée, j’ai pensé que ces crises avaient un lien. Je ne me suis donc pas plus inquiétée que ça. Mais le quotidien est devenu un calvaire. Je n’osais plus sortir acheter une simple baguette de pain.
Comme beaucoup d’entre vous, je suis restée plusieurs années sous traitement. Anxiolytiques. Anti dépresseurs. Somnifères. Suivi par un psychiatre, bien évidemment. Les années passent et mon état se dégrade encore.
Palpitations
Sensations d’étranglement
Tachycardie
Compression du thorax
Symptômes analogues à une crise cardiaque ou un AVC
Une première fois, je me retrouve aux Urgences. Là, on m’annonce que je fais des crises de panique.
Contraception : une descente aux enfers
Je ne comprends vraiment pas, car au fond je sais qu’il n’y a aucune raison pour que je sois dans cet état. J’écoute mon médecin qui m’explique ce que sont les crises panique. Un traumatisme dans ma petite enfance. Mon inconscient veut sortir l’information. Mon conscient ne veut pas? Cela crée conflit entre les deux. Donc, cela génère une crise de panique.
Je fais donc des séances d’hypnotérapie pour faire sortir l’information, mais rien y fait. Mon état se dégrade encore. Parfois je me tiens aux murs pour me déplacer.
Je ressens des coup de décharges électrique dans mon cerveau. Des fourmillements dans mes bras, mes mains, mes jambes. De grosses douleurs musculaires. Un sentiment de dépersonnalisation, de déréalisation, en continu.
Parfois, plus intense que d’autre, une absence de moi même. Un sentiment de ne plus être reliée à mon corps. Comme une observatrice extérieure à mon propre fonctionnent mental ou corporel.
Comme si il y avait un voile entre moi et la réalité. Je n’en peux plus. Ce n’est évident ni pour moi ni pour l’entourage proche. Parfois, j’essaye d’apprendre à vivre comme ça. Mais ça m’est impossible.
Contraception et crises d’angoisses : une solution inattendue
En février dernier, une amie, qui elle aussi fait des crises depuis très longtemps, a eu comme une révélation.
A partir de ce moment, tout s’éclaire. Il s’avère que tout ça est uniquement hormonal. Un déséquilibre ou augmentation au niveau des taux d’œstrogènes, causé par la contraception.
En ce qui me concerne, je porte un implant contraceptif depuis sept (7) ans.
Quand mon amie me parle de cette information, je me suis vite mise à éplucher les articles et les forums. Et, en effet, nous sommes des milliers de femmes à en être affectées. Il y a l’implant contraceptif, le stérilet Miréna®, et certaines pilules. J’ai donc vite procédé au retrait de l’implant.
Depuis le 10 février je revis. J’ai encore quelques symptômes pendant les cycles mais vraiment rien de comparable.
Effectivement, il faut une petite année pour que l’hormone diffusée dans nos tissus se dissolve. J’ai également découvert des groupes Facebook de femmes qui ont vécu une expérience similaire. Il y en a beaucoup. Vous trouverez les liens en bas du présent article.
Contraception et crise de panique : soyez vigilantes !
La plupart des gynécologues et médecins nient cette réalité pour on ne sait quelle raison. Aujourd’hui, je peux dire que j’aime la vie, et que je profite de mes années perdues.
Mon but est d’éclairer d’autres personnes qui, comme moi, sont dans l’ignorance des effets de la contraception comme l’angoisse ou la dépression. Il y a beaucoup de symptômes qu’on n’imagine pas avoir, en lien avec les hormones.
Des problèmes oculaires. Un manque de concentration. Un gain de poids avec difficulté à perdre. Des ballonnements. Une fatigue constante. La perte de cheveux, ou de la pilosité. Des sautes d’humeur. La dépression. Une sensibilité accrue des seins. L’inflammation de l’abdomen. Une perte de confiance en soi. Des douleurs au dos… «
Je partage donc cette information avec vous. J’espère que vous ferez ce qu’il faut pour que, vous aussi, vous puissiez revivre. Soyons vigilantes!
Cela fait sans doute longtemps que vous cherchez une solution à l’angoisse. Si tel n’était pas le cas, seriez-vous en train de lire ce blog et, plus précisément cet article? Sans doute avez-vous parcouru maints articles ou parcourus moult blogs et forums pour ne toujours pas arriver à gérer l’angoisse, voire vos crises d’angoisses.
Entre tous les conseils et autres suggestions appuyées, « faites comme ci, faites comme çà« , vous arrivez à trouver des ébauches de solutions. Mais aucune ne rencontre vraiment vos suffrages pour gérer l’angoisse dont vous êtes victime.
Comme fort peu de français, vous avez aussi, peut-être consulté un ou plusieurs psy. C’est long et sans doute direz-vous que c’est cher. Ou, à tout le moins, pas nécessairement dans vos moyens. La culture française accorde la primeur à la psychiatrie de ville. Laquelle privilégie l’usage de médicaments. Il vous est d’ailleurs sans doute arrivé de consommer force médicaments pour gérer l’angoisse. Ou, à tout le moins ses symptômes.
Avec le temps, vous avez compris que si cela peut, parfois, à gérer l’angoisse, cela ne participe qu’à diminuer les symptômes d’angoisse. Ces derniers se font fort de revenir quand vous cessez de prendre les anxiolytiques ou les anti dépresseurs que votre médecin vous prescrit.
Vous n’avez aucune envie de devenir dépendant de ces médicaments. A ce sujet, vous avez pris acte de tous leurs effets secondaires pour en avoir été victime. Loin de moi l’idée de me comporter comme un ayatollah anti médicaments. Mais, avouez quand même que ce n’est pas la panacée universelle pour gérer l’angoisse.
Alors, vous continuez à chercher. Vous désespérez peut-être de trouver une solution efficace et durable pour gérer l’angoisse dont vous êtes victime. J’ai bien une solution pour vous aider à gérer l’angoisse. Mais je crains qu’elle ne vous déplaise.
Préambule à l’exercice du pire
J’ai bien conscience que ma proposition puisse susciter en vous la plus grande des méfiances. Mais, bon. Je me lance… Ce dont je vais vous parler pour gérer l’angoisse est un exercice paradoxal. Une technique comportementale très spécifique. Cet exercice s’inscrit dans une stratégie de résolution de problèmes d’angoisse progressive. Il ne s’agit donc pas de pratiquer cet exercice de façon désordonnée. Ou seulement quand l’envie vous en prend. Et pas seulement en cas de crise d’angoisse.
Afin que cet exercice pour gérer l’angoisse ait le plus d’effets possibles, il convient de respecter les consignes pédagogiques ci-dessous. Cet exercice si particulier, c’est… l’exercice du pire! Accrochez-vous!
Cet exercice est l’un de ceux utilisés dans l’approche stratégique et systémique de Palo Alto. Ce même exercice est intégré dans le programme comportemental mis à votre disposition. je vous en parle au terme de cet article. C’est parti! Cet exercice pour gérer l’angoisse est donc connu comme étant celui… du pire!
Comme je l’exprime très souvent, nul n’est besoin de tenter de contrôler l’incontrôlable. Vous payez bien cher votre désir compréhensible et légitime de reprendre le contrôle de votre cerveau comme de vos comportements et, partant, de savoir gérer l’angoisse.
Afin de gérer l’angoisse, et pour ne plus en souffrir, vous avez mis en place des stratégies d’auto convictions qui n’ont fait qu’aggraver la dite angoisse. Et ce, malgré vous, et vos efforts.
Un blocage fréquent, et facile à résoudre
En agissant de façon rationnelle (vous raisonner), c’est comme si votre cerveau se disait que vous ne comprenez pas les informations qu’il vous donne. Ses alertes – votre angoisse – ont pour vocation de vous demander d’avoir un comportement adapté. C’est à dire réguler votre système émotionnel quand vous êtes face à une situation. Que celle-ci soit passée, présente, ou à venir. Qu’elle soit soudaine ou non. Prévue ou pas. Laquelle situation, dans tous les cas, vous fait souffrir puisqu’elle génère de l’angoisse.
Sur la foi des éléments constituants votre personnalité, votre cerveau sait que vous n’avez pas nécessairement les moyens naturels d’affronter une situation. Votre cerveau sait que, fort de vos réactions postérieures, cela vous est difficile et douloureux. Il va donc augmenter vos niveaux d’angoisse jusqu’à ce que vous ayez un comportement adapté.
Cela ne signifie pas que vous êtes incompétent(e) à gérer l’angoisse. cela veut dire que vous êtes confronté(e) à un blocage qui vous échappe. Bien malgré vous. Ce blocage émotionnel, cette réaction, s’exprime au travers de votre angoisse. Ou de vos crise d’angoisse.
Ce blocage est lié à une situation que vous avez vécu comme traumatique. Ce traumatisme fait écho à la peur du jugement, comme à vos injonctions: « je dois mais j’ai peur« . Vous ne souhaitez cette situation. Vous avez toujours tout fait pour être à la hauteur de vos exigences. Oui, mais voilà…
Vous êtes face au renouvellement constant de ce traumatisme. Essayez d’affronter cette situation en utilisant vos ressources. Redoutez de souffrir. Autant d’éléments qui font que votre cotre cerveau va secréter des doses d’adrénaline assez conséquentes. Il vous avertit d’un danger. Votre cerveau exige de vous un comportement adapté.
L’erreur des tentatives de solution
Comme vous avez du mal à appréhender les situations que vous redoutez, vous vous débattez. Or, plus vous essayez de gérer l’angoisse à votre façon, plus votre cerveau comprend votre difficulté. Et plus il maintient son niveau d’alerte. Voire l’augmente!
Les comportements que vous adoptez depuis des mois, voire des années, pour gérer l’angoisse, sans succès, reposent sur ce que l’on appelle des tentatives de solutions.
Ces tentatives de solutions sont ce que vous essayez de faire pour contrôler un problème. Mais ce sont surtout des solutions que vous n’avez de cesse de reproduire alors qu’elles ne donnent aucun résultat. Voire, elles enrichissent votre problème.
Vous tombez dans un piège.
En créant de nouvelles tentatives de solutions, vous ne vous rendez pas compte que vous faites la même chose qu’avant. Même si vous avez l’impression que c’est différent. C’est différent, mais c’est le même thème de solutions. De fait, alors que vous voulez tout contrôler, vous perdez le contrôle… du contrôle. Donc, le prix à payer, c’est l’angoisse!
Une tentative de solution – ou TdS – est le comportement que vous adoptez pour gérer l’angoisse, mais cette tentative ne fonctionne pas. Ou plus. Ou très peu.
Il est fort probable que, dans votre cas, comme dans la plupart des cas d’ailleurs, vous n’ayez de cesse de vouloir contrôler tout ce qui vous concerne. Par peur d’échouer. Ou manque de confiance en vous. Vous vous employez à tout contrôler, avec la crainte récurrente de ne pouvoir satisfaire vos objectifs. Ce qui participe, bien évidemment, à vous éloigner de cette réussite tant désirée.
Jusqu’alors, vous avez tout fait pour éviter cela jusqu’au jour où…
C’est donc cette sensation de peur permanente, cette angoisse récurrente, que nous allons tenter de faire diminuer grâce à l’exercice du pire.
Préalables à l’exercice du pire
Progressivement, vous retrouvez confiance en vous. Vous êtes moins réactif. Plus posé(e). Donc beaucoup moins stressé(e). Voire plus du tout anxieux(se). En bref, cet exercice vous aide à être plus au fait de vos limites. Ainsi, plus aisément, vous les entendez et les respectez. Progressivement, gérez l’angoisse est devenu simple pour vous. Vous vous affirmer. Tant vis à vis de vous même que des autres. Que de changements!
Vous pouvez satisfaire à cet exercice pour gérer l’angoisse dans les cas suivants:
Angoisse récurrente d’une façon générale donc pour apaiser votre angoisses en général.
Angoisse ponctuelle par rapport à une situation que vous savez devoir vivre ou que vous redoutez de vivre. Ou à propos de laquelle vous n’arrivez pas à lâcher prise.
Anxiété persistante. Troubles anxieux liés à la peur de ne pas être à la hauteur d’une situation (confiance en soi). Peur de ne pas avoir su faire, de ne pas avoir su gérer l’angoisse.
Pour que les choses soient claires, je vais prendre l’exemple d’un patient. Un second exemple suit que je vous encourage à lire.
La preuve par l’exemple
Depuis plusieurs mois, ce monsieur entretenait une relation sentimentale avec une femme. Ils s’étaient connus plus jeune. Avec le temps, ils s’étaient perdus de vues. Le temps avait fait son œuvre, chacun des deux était divorcé . Puis, avait… vieilli.
Elle, plus particulièrement, avait vu des rides apparaître sur son visage. Et ce de façon assez prononcée à son sens à lui. Ces rides étaient, pour partie, liées à son addiction au tabac. Lui en avait fait un objet phobique. Ces rides lui rappelaient le temps qui avait passé à propos duquel ni lui ni elle n’avait pu profiter. Cela lui rappelait aussi tout ce temps au cours duquel il avait entretenu des relations conflictuelles avec son ex épouse.
A chaque fois qu’ils étaient ensemble, lui était dévoré par ses émotions. Il focalisait son attention sur ces rides qu’il ne supportait pas. Il en était venu à essayer d’éviter de la voir tellement, parfois, son angoisse d’être confronté à son objet phobique le sidérait… d’angoisse. Ce qui rajoutait à son angoisse puisque cela l’éloignait de l’être aimé.
Comment pratiquer cet exercice ?
Quand, finalement, ils prennent rendez vous, lui est rongé par l’angoisse devant la porte du restaurant dans lequel ils avaient rendez-vous.
Ce monsieur a donc bénéficié de cet exercice du pire. Stratégie comportementale que vous pouvez utiliser pour des angoisses plus ou moins récurrentes. Et aussi des angoisses ponctuelles. celles-là mêmes qui aggravent généralement les angoisses.
Ces précisions étant apportées, il est temps de vous expliquer comment pratiquer l’exercice du pire.
Faites cet exercice tous les jours pendant 8 à 15 jours, au moins. Commencez le après votre petit déjeuner mais avant de vous préparer pour vivre votre journée (travail, maison, rendez-vous, divers, etc.).
Prévoyez 15 minutes tous les matins.
Vous devez faire cet exercice une fois 15 minutes à propos exclusif de votre angoisse et/ou d’éventuelles ruminations.
Installez vous dans une pièce de votre appartement ou de votre maison dans laquelle vous vous sentez bien et en sécurité (la chambre à coucher est la pièce la plus adaptée).
Allongez vous sur votre lit (pensez à vous couvrir un peu pour éviter d’avoir froid). Les bras le long du corps, légèrement décollés de votre buste, les jambes allongées devant vous, un peu écartées (ne croisez pas vos chevilles l’une sur l’autre). Faites comme si vous vous faisiez bronzer sur une plage.
Une solution paradoxale
Fermez vos yeux et… imaginez le pire que vous puissiez craindre à propos d’une ou plusieurs situations que vous redoutez de vivre et imaginez aussi toutes les conséquences de cette situation qui va totalement échapper à votre contrôle (de fait, votre angoisse doit vous submerger dans cet exercice).
Matérialisez tout de cette situation. Les personnages, les lieux, vos réactions, celles des autres, etc.
Imaginez que vous ne pouvez rien faire pour contrôler la situation, qu’elle vous échappe totalement et que vous êtes confronté à tout ce que vous redoutez.
Pensez que toute l’angoisse que vous redoutez. Imaginez tous les comportements que vous craignez de ne pas avoir et que tout ce dont vous avez peur vous arrive. En bref, que tout vous échappe et que vous perdez le contrôle.
Arrivé au terme de l’exercice, asseyez vous tranquillement au bord de votre lit. Prenez le temps de reprendre contact avec la pièce dans laquelle vous vous trouvez puis levez vous et dites la chose suivante:
« Cet exercice est terminé. Je ne peux plus penser à cela avant demain, même heure, même conditions »
Ensuite, levez vous doucement et vivez votre vie.
L’idée globale est de plonger dans tout ce dont vous craignez de perdre le contrôle, ou ce à propos de quoi vous craignez de ne pas être comprise ou entendue.
Je vous demande donc de plonger dans votre angoisse plutôt que de l’éviter (c’est la métaphore du fantôme).
Si vous en éprouvez le besoin, vous pouvez faire cet exercice de façon ponctuelle, à raison de 2 à 4 minutes, à chaque fois, et aussi souvent que vous le souhaitez, et où que vous soyez.
Le respect des consignes
Au cours de l’exercice, vous ne devez en aucun cas imaginez une solution.
Vous êtes condamné(e) au pire des conséquences. Si, d’aventure, vous imaginez une solution pour gérer l’angoisse, même minime, pendant l’exercice, arrêtez l’exercice et reprenez tout le depuis le début. Il est important qu’un continuum de pires constants ait lieu pendant au moins 10 à 15 minutes de rang.
Quand je parle de pire, vous devez imaginez le pire… du pire. Je m’explique au travers de l’anecdote suivante.
L’anecdote qui va bien
Il y a quelques années, j’ai eu un très gros problème avec un patient au point que lui ai demandé de quitter mon cabinet et de ne plus me rappeler.
Très rapidement, il a commencé par me harceler téléphoniquement. Par al suite, je me sus rendu compte qu’il m’attendait à la sortie du cabinet. Il m’invectivait aussi par téléphone. Les plaintes que je portais contre lui auprès des autorités ne semblaient nullement le freiner.
Il en est rapidement venu à me menacer de me frapper puis de me tuer. Sans doute me sentais-je coupable, toujours est-il que j’ai rapidement eu peur, puis de plus en plus peur au point d’être non plus victime d’angoisse mais d’anxiété.
J’y pensais le jour et la nuit. Mon sommeil était perturbé et j’avais l’impression de devenir paranoïaque.
J’avais beau essayer de m’appliquer des exercices – comme celui du pire -, rien ne donnait vraiment de résultats. Je n’arrivais plus à gérer l’angoisse, et j’avais toutes les peines du monde à objectiver et à lâcher prise.
Je me suis donc résolu à consulter une consœur pour lui parler de mon angoisse.
Elle avait raison, et j’avais tort
Ma consœur m’a rapidement demandé ce que j’avais entrepris comme exercice comportemental. je lui ai donc parlé de l’exercice du pire.
Judicieusement, après m’avoir écouté, elle me dit:
« OK. Je comprends que tu aies peur que ce type te tue mais après ? Une fois mort ce sera fini, tu n’auras plus de problème ! ».
« Oui, et alors ? » répondis-je
« Et alors me dit elle, tu n’as pas mené cet exercice jusqu’au bout. Que crains-tu qu’il se passe après ta mort ? »
J’avais beau réfléchir, aucune idée particulièrement angoissante ne me venait. Je lui parlais de mes projets de vie, de mon épouse, de nos enfants et là, en parlant, le vrai problème s’est fait jour.
« Ce que tu dis, c’est que tu es angoissé à l’idée de ce que les gens que tu aimes, et plus particulièrement ton épouse et tes enfants, deviendraient après ta mort ? ».
« C’est çà ».
« Alors, tous les jours, tu vas penser que ce type t’assassine et que tu meurs ! Tu dois prendre le temps de te voir mourir, puis, imaginer la vie de ton épouse et de vos enfants une minute après ta mort, une heure après ta mort, une journée, puis une semaine, un mois après, etc. ».
J’ai suivi les consignes de ma consœur et cet exercice recadré m’a très vite apaisé. C’est ainsi que, rapidement, j’ai repris le cours plaisant de ma vie. J’avais réussi à gérer l’angoisse.
Je vous demande donc de faire cet exercice en imaginant le pire du pire.
Tout ce que vous refoulez en matière d’angoisse, de crise d’angoisse, ou d’anxiété, et de leurs conséquences, je vous demande de l’imaginer.
Je vous demande aussi d’imaginer que non seulement cela vous arrive mais que, en plus, vous ne contrôlez plus rien.
Quel est l’objectif de cette technique ?
Dans le cas d’angoisses ponctuelles, ou lorsque vous allez être confronté(e), ou êtes face à une situation angoissante, faites cet exercice autant de fois que vous en éprouvez le besoin dans la journée.
Cet exercice a pour vocation à faire bouger votre vision des choses et, plus particulièrement celle liée à votre subjectivité à propos de tout ce qui vous angoisse ou dont vous craignez de perdre le contrôle, comme à propos de toutes les situations à propos desquelles vous craignez de ne pas être à la hauteur, voire de ne pas savoir faire.
Par exemple, ne pas respecter vos limites en ayant conscience que vous devriez les respecter alors que vous n’y arrivez pas.
Cet exercice va être difficile. Il va falloir au moins 3 ou 4 jours avant qu’il ne fasse effet. Au pire, cet exercice pour gérer l’angoisse n’aura aucun effet négatif sur votre angoisse et encore moins sur vous même. Au mieux, vous le constaterez.
Notez que je ne vous demande pas de ressentir les effets physiques de votre angoisse ni de vos peurs ou de votre anxiété.
Je vous demande seulement de les imaginer comme si vous imaginiez gagner une très grosse somme d’argent au Loto ou à Euro millions. Partant, que vous imaginiez ce que serait votre vie à compter de ce moment là.
Extension de l’exercice du pire
Vous devez faire cet exercice chaque matin, mais vous pouvez le faire aussi souvent que vous en éprouvez le besoin dans la journée, du lever au coucher.
En ce dernier cas, faites le à propos de chaque situation qui vous stresse, à raison de 3 à 4 minutes à chaque fois.
N’oubliez pas que vouloir gérer l’angoisse par vous même, en réaction donc, c’est comme de vouloir contrôler une moto pendant une chute. C’est la pire des choses à faire, et le meilleur moyen de vous faire très mal.
En fait, cet exercice c’est comme si vous appreniez à tomber de moto et à vous relever indemne, sain et sauf.
A ce propos, pour illustrer cet article, j’ai inséré l’image d’une pompe à essence en plein désert. Le genre de chose complètement inattendu mais que je trouve tellement géniale, de celle qui vous sauve la mise.
Cet technique thérapeutique que je vous offre, c’est comme si, désespéré, vous n’attendiez plus rien, vous vous résigniez et, tout d’un coup, il y a un évènement qui vous libère. Le truc improbable, celui que vous n’attendiez plus, ce truc qui change tout, comme une pompe à essence en plein milieu du désert alors que votre voiture allait tomber en panne.
Du coup, je vous offre la possibilité d’arriver à cette pompe à essence.
Bien évidemment, en ce qui concerne l’anxiété chez l’adolescent, j’ai eu mon lot et j’en garde des souvenirs mémorables.
Je garde aussi le souvenir – fort –
des angoisses, de l’anxiété, des doutes, et autres inquiétudes qui ont
nourri ce passage obligé, celui de la vie d’enfant à celle d’adulte.
Des années durant, j’ai été percuté par de l’angoisse et des troubles
anxieux dont je ne percevrais tout l’intérêt que des années plus tard.
Comme beaucoup d’adolescent, j’ai payé un tribut assez onéreux à mes
émotions avec ce triptyque :
Insomnie,maux de tête,et anxiété.
Et, à ce propos, j’ai récemment reçu le message suivant :
Mon enfant de 16 ans a, depuis l’âge de 12 ans, des crise d’angoisse.
Elles ont été occasionnelles. Durant ses années collège, une à deux fois par an (peur dans un supermarché, cinéma, magasin) mais, depuis le lycée, c’est continu (peur de prendre le bus, peur en classe). Il ne fuit pas les situations mais a de plus en plus de mal à supporter ses angoisses..J’essaie
de comprendre pourquoi il est si angoissé car il dit ne pas savoir
pourquoi. Il a des crises d angoisses. A mon avis il a peur de ne pas
réussir et, par ailleurs, je pense qu’il na pas du tout confiance en lui car il se sent toujours inférieur aux autres. Ses relations amicales sont de plus en plus restreintes, il en souffre d ailleurs. .Parfois il est aussi agressif.
Pour l’instant il a un traitement à base de plantes pour la relaxer. Il
a déjà fait de la sophrologie mais il a voulu arrêter. Je sais que vous
pouvez l’aider mais à son âge que peut t-il faire, qu’il comprenne et
qui soit facile a effectuer? Et surtout lorsque ses crises surviennent
en classe?.J’envisage aussi de prendre un rendez-vous avec un psy.
Pensez vous cela utile ? J’espère que vous me répondrez car je suis
vraiment désemparée et souffre aussi de la voir lutter tout le temps..Cordialement.
Comme je m’y suis engagé, voilà ce que je réponds aux angoisses de cet adolescent et à cette maman si inquiète sachant que les filles sont plus angoissées que les garçons.
Moment exaltant mais parfois, ô combien douloureux, que celui de l’adolescence.
Cette période de transition où l’on quitte son univers d’enfant tout
en ayant un désir ardent de prendre des risques, de s’affirmer, de se
préparer à une vie d’adulte qui commet ses expériences en toute
impunité, du moins le croient-ils.
Prendre des risques, qu’il soient affectifs, sentimentaux ou sociaux,
posent nécessairement la question de savoir si l’adolescent arrive à
ses fins ou pas. Se pose aussi la question de la peur du jugement.
Confronté bien jeunes au problème de la réussite comme de l’échec, les
adolescents ne craignent que trop d’être jugés par leurs pairs et,
ainsi, d’être mis à l’écart ou exclus de groupes s’ils ne réussissent
pas.
La question que pose la confiance en soi
à ce propos fait partie intégrante du développement de l’adolescent.
Comment s’affirmer, prendre des risques sans crainte d’être jugé ?
Comment éprouver ses propres limites sans peur d’échouer ?
Comment accepter que le passage de l’état d’enfant à celui d’adulte
en devenir est une période de latence pour le moins difficile et
porteuse autant de plaisirs que de déconvenues.
A ce moment, les angoisses sont le lot commun de tous les jeunes qui
ont peur de ne savoir être, angoissés qu’il sont à l’idée de ne savoir
faire.
Adolescent et image de soi
Du plus loin que je remonte dans mes propres souvenirs, et tout comme
je l’ai observé avec mes propres enfants, les questions d’image de soi et
d’estime de soi sont
à prendre en compte dans l’affirmation de soi. Dans les prémisses de
l’adolescence comme au cours de l’adolescence elle même, les corps
évoluent d’une façon telle que les notions de séduction et de plaisirs
des sens sont des vecteurs désirés et craints à la fois.
Le corps évolue et prend forme. Les autres regardent et désirent,
s’expriment ou non à ce propos comme à d’autres. Parfois, si ce n’est
souvent, ils se taisent dans un silence qui hurle une douleur intérieure.
De la même façon que chez les adultes, l’être humain n’a de cesse de se comparer
à l’autre en fonction de ses propres désirs. L’autre, quand il est ce
qu’un adolescent aimerait être, devient à la fois un objet d’envie, de
fantasmes, voire de jalousie et parfois de haine.
L’autre, ou les autres, rappellent souvent à celles et ceux en
difficulté leur propre douleur à être et aussi, les convainc qu’ils ne
seront jamais ce qu’ils aspirent à être. Cela tient à leur façon d’être
et de faire, à leur prétendue facilité à exister parmi les autres.
L’autre, objet de comparaison, est mu par des facilités qui sont les
siennes propres. Or, nul n’est besoin de se comparer. L’autre n’est pas
moi et vice et versa. Je suis mais je n’existe pas. Je ne me pense pas
reconnaissable ni reconnu par les autres. J’aime être et exister avec
eux mais, pour toutes les raisons invoquées précédemment, je m’empêche,
je m’inhibe.
Une comparaison incessante
Chaque évènement de la vie d’un adolescent est objet à la fois
d’excitation et d’angoisses. Vivre les inter actions avec ses amis comme
avec ses camarades de classe revêt un caractère exaltant, mais aussi,
et parfois, mortifère ou morbide. Le lieu scolaire est un endroit où les
questions de positionnement sont très vivaces, et très forts. Ah, ces
beaux élèves intelligents et qui, scolairement, réussissent.
En qualité d’adolescent, on pardonne toujours à un autre adolescent.
Élève médiocre mais si beau ou si belle. Celles et ceux, qui s’estiment
physiquement ordinaires, et scolairement moyens, ont du mal à trouver
leur place.
C’est comme cela que, très souvent, il n’est pas bon d’être beau et
bon élève dans un environnement où les autres réussissent moins, voire
sont moins beaux et, dans certains cas peut-être, issus de milieux
sociaux moins favorisés que d’autres.
En ce cas, l’élève, l’adolescent qui réussit scolairement, est mis à
l’index au nom de l’appartenance au groupe lequel fonctionne suivant un
code : le nivellement par le bas. Il devient donc extrêmement difficile à
un adolescent de trouver sa place. Autant en haut qu’en bas,
socialement parlant. Confronté à ses propres résistances, il est objet
de paradoxes terrifiants.
Le bouc émissaire du groupe
S’il est scolairement bon, mais physiquement moins attractif que
d’autres, il prend le risque d’être mis à l’écart. Il ne le sait que
trop et peut donc avoir tendance à limiter ses compétences scolaires au
prix, il est vrai, de sa propre réussite, et ce tout en ayant conscience
du risque qu’il prend d’échouer socio professionnellement.
C’est le prix qu’il paie pour être avec les autres, pour ne pas être seul.
Pour autant, l’adolescent sait que ce n’est pas bon pour lui mais il
ne sait faire autrement. Second paradoxe possible, il commet l’inverse.
S’il maintient ses compétences scolaires, il risque d’être mis à l’écart
d’un groupe entier lequel ne se reconnaît que dans le nivellement.
L’adolescent ne veut pas changer, bien qu’il souffre du prix à payer
pour être qui il est, comme il est.
Dans les deux cas, chaque membre de chaque groupe, soutenu par les
autres, a tôt fait d’humilier l’adolescent ou l’adolescente qui dénote
par sa différence.
Ainsi, cet autre, l’adolescent en souffrance, est le pharmacoï du groupe, son médicament, son bouc émissaire.
Mis en situation d’exclusion, le groupe se rassure à confirmant sa
capacité à s’affirmer. De fait, il donne la preuve à l’adolescent exclu,
que le groupe agit en qualité de référent. Qu’enfin, ce même groupe a
droit de vie et de mort sur chaque membre du groupe social composé par
le groupe classe.
L’adolescent, cet océan de contradictions
Inéluctablement, chaque moment qui rapproche ou confronte
l’adolescent de façon directe à ses peurs (le trajet pour se rendre au
collège ou au lycée, la classe elle même, le restaurant scolaire, etc.)
est un moment de construction de toutes les angoisses possibles.
L’adolescent en souffrance a toutes les raisons de s’inquiéter, de
redouter de ces moyens ou de ces lieux qui le confrontent à une réalité
qu’il aimerait fuir tout en ayant le désir – secret – d’y trouver sa
place. C’est un paradoxe supplémentaire qui ne peut que rendre
l’intéressé agressif.
Ne pas trouver sa place. Échouer à la construire. Ne pas trouver
l’équilibre. Autant de facteurs qui font souffrir et renvoie à l’ado une
image dévalorisée de lui même. L’adulte, quand il tente de comprendre,
n’est vécu que comme un vieux machin qui n’a jamais été adolescent. Il
ne peut pas comprendre. Quand l’ado n’arrive pas à construire
l’affirmation de lui même, c’est à lui qu’il s’en prend? Et ce
dussoit-il devenir agressif pour s’affirmer. C’est un moyen de subsister
qui en vaut bien un autre.
Évoluant dans un océan de contradictions, l’adolescent est d’autant
plus agressif avec son environnement affectif, en l’espèce je pense à
l’environnement familial, qu’il peut en vouloir à sa propre famille. A
ses propres parents. Être et subir ce qu’il est. Souffrir.
Last but not least, à son tour, l’adolescent exerce son
droit discrétionnaire de faire porter la responsabilité de ses propres
malheurs à d’autres. Il souffre d’angoisses quant à la difficulté
d’exister. De s’affirmer. D’avoir confiance en lui. Il est donc légitime
à réagir de la sorte.
Aider un adolescent à gérer son anxiété
La famille devient un lieu d’expérimentations d’affirmation de soi.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle beaucoup de parents nomme
l’adolescence un âge ingrat: « Après tout ce que l’on a fait pour eux… ».
A son tour, comme le groupe d’âge avant lui, l’adolescent exerce son
droit de vie et de mort (symboliquement) sur ses proches. Il n’existe
qu’en faisant mal. En imputant cette responsabilité à d’autres qu’à lui
même. Ne dit-on pas qu’il est toujours plus facile de voir la paille
qu’il y a dans l’œil de l’autre que la poutre dans le sien?
La plupart des parents confrontés à un adolescent en difficulté vont
essayer et de comprendre. Et d’intervenir pour instaurer un changement.
Autant que vous le sachiez tout de suite. C’est peine perdue. Comprendre
n’apporte aucune solution. Intervenir risque de tourner à
l’incompréhension mutuelle. Puis à l’affrontement. Chacun repart désolé,
et souffrant plus encore. Ce qui aggrave les angoisses des uns et des
autres. Chacun renvoyant à l’autre la responsabilité de cette douleur.
Adolescent et phobie scolaire (refus scolaire anxieux)
Certains adolescents, victimes d’angoisses au sein même de leur établissement scolaire, sont parfois atteints de phobie scolaire. Et quand un adolescent souffre de ces troubles anxieux,
c’est que cette phobie est l’expression de son anxiété sociale. Il se
protège de ses angoisses grâce à la phobie. La rupture est ainsi
consommée. C’est la première chose qu’il convient d’éviter. Autant que
faire se peut.
En cas de crise d’angoisse pendant un cours, il convient que
l’adolescent puisse s’isoler. Et, surtout, ne contrôle pas sa crise.
J’évoque la nécessité de ne pas contrôler les angoisses en feignant
qu’elles n’existent pas. Il est totalement inutile de se rassurer.
Improbable et improductif de se convaincre que cela va passer. Cela peut
effectivement passer. Mais au prix de souffrances très pénibles.
Dans un premier temps, il suffit que les parents informent les
enseignants. Sans préciser de quoi il retourne de façon précise. En
demandant que les profs soient bienveillants. Qu’ils laissent le soin à
l’adolescent de faire quelques exercices relaxation dans le couloir par
exemple.
Crises d’angoisse chez l’adolescent : faut-il consulter ?
Il est toujours important de verbaliser. Allez consulter un psy avec
votre enfant est une bonne chose. Mais pas n’importe qui. Et pas dans
n’importe quelle discipline thérapeutique. En règle générale, un ado ne
parle pas à ses parents de la réalité de ses problèmes. Du moins tels
qu’il les subit. Malgré eux, les parents sont les plus mal placés pour
entendre la parole de leur enfant.
Si la relation parents-enfants est altérée par les angoisses de
l’adolescent, lesquelles peuvent être majorées par les angoisses des
parents, il convient de consulter. Ainsi, chacun peut trouver un espace
de parole privilégiée. A titre individuel, comme à titre familial.
Chère madame. La réponse à votre question quant à savoir s’il est
opportun de consulter est affirmative. Mais, ne consultez pas n’importe
qui. Prenez le temps d’entendre les compétences de chacun des psy que
vous contactez. Essayez de trouver des références les concernant. Et,
quel que soit votre choix, souvenez vous. Rien n’est jamais figé. Rien
n’est définitif.
Aider l’adolescent à verbaliser
Dernière chose. Je vais me faire des ennemis mais essayez d’éviter
les psychiatres. A moins que l’un d’entre eux vous soit trés trés
chaudement recommandé. Les problèmes de votre adolescent ne relèvent
pas de leurs compétences. Par ailleurs, certains d’entre eux tiennent
des propos normalisateurs à crever. Lesquels propos obèrent la parole de
votre enfant et risquent d’aggraver ses problèmes de confiance en lui.
Troubles anxieux chez l’adolescent : comment lui venir en aide de façon efficace ?
L’adolescence est une période difficile pour beaucoup de nos enfants.
Un adolescent anxieux devient alors une constante presque banale. A
plus forte raison dans la société dans laquelle nous sommes.
Au-delà des difficultés sociales, c’est aussi un moment charnière
pour le développement de leurs personnalités futures. Malheureusement,
c’est aussi le moment où peuvent apparaître les premiers troubles
anxieux.
Quand l’anxiété devient trop intense, les adolescents ont besoin
d’aide. Une aide d’autant plus importante qu’elle peut éviter le
développement de phobies et de troubles futurs.
Consulter un thérapeute comportemental
Même les meilleurs parents du monde ne peuvent pas toujours aider
leur adolescent face à l’anxiété. La plupart du temps, votre enfant se
retient de partager certaines choses avec vous et c’est parfaitement
normal. C’est même très sain.
En revanche, vous ne devez pas pour autant le laisser seul face à son
angoisse. L’emmener consulter un thérapeute comportementaliste peut
être très efficace pour l’aider à vaincre son anxiété.
La thérapie comportementale est très efficace et offre des résultats
rapides qui accompagnent le patient pendant tout le reste de sa vie.
Elles s’adressent aussi bien aux adultes qu’aux adolescents et sont
d’autant plus efficaces qu’on y a recours tôt dans le processus de
développement de l’angoisse.
L’inciter à faire du sport
Gérer un adolescent anxieux est un travail d’équilibriste. D’un côté,
il est bien souvent nécessaire de le pousser pour qu’il fasse certaines
choses pourtant bénéfiques. D’un autre côté, si vous le forcez, vous
risquez de le braquer et de produire l’effet inverse à celui que vous
souhaitez obtenir.
Vous devez donc l’inciter sans le forcer, c’est-à-dire lui faciliter
l’accès aux activités sportives, notamment en l’y accompagnant. Les
bienfaits du sport contre l’anxiété sont très importants et très
nombreux.
Ce n’est pas un remède miracle et le sport n’empêche pas un trouble
anxieux d’émerger si l’enfant grandit dans un environnement violent ou
anxiogène.
Le développement de troubles anxieux est influencé par
l’environnement dans lequel grandit l’enfant. Des parents anxieux
transmettent presque toujours leur anxiété à leurs enfants. Ils les
éduquent dans l’inquiétude permanente, parfois bien malgré eux.
Pour limiter les risques que votre adolescent devienne lui-même anxieux, vous devez apprendre à gérer votre propre anxiété. Ici encore, le recours à la thérapie comportementale s’avère être la meilleure solution.
En quelques semaines seulement, vous viendrez à bout de vos angoisses
et vous pourrez offrir un environnement plus apaisé à votre enfant.
Enfin, les enfants qui grandissent dans des familles dysfonctionnelles sont nombreux à développer des troubles anxieux.
Il sera toujours préférable de grandir avec des parents séparés que dans un foyer où dominent les cris et la violence.
L’aider à développer ses compétences
Il n’y a rien de mieux contre l’anxiété que de développer une base
solide sur laquelle se reposer. Cette base solide qui l’accompagne toute
sa vie peut se construire sur une de ses compétences.
Un enfant doué dans un secteur en particulier gagne grandement en
confiance personnelle. Cette compétence l’aide à trouver sa place et à
s’y sentir légitime et heureux. Aider un enfant à développer ses
compétences n’est malheureusement pas toujours facile.
Là encore, vous devez l’accompagner sans le brusquer. Idéalement,
essayez de rester attentif à ses envies pour les encourager et le
pousser à y laisser libre cours. Surtout, ne dénigrez aucune activité et
laissez-le trouver ce qu’il aime.
Une telle démarche présente un dernier intérêt majeur: elle apprend à
votre enfant à chercher ce qu’il aime sans se formaliser ou s’effondrer
quand quelque chose ne fonctionne pas. S’il essaye une nouvelle
activité et qu’il n’aime pas, ce n’est pas grave.
Passez simplement à la suivante et transmettez-lui ainsi le goût d’explorer le monde.
Lui apprendre à aider les autres
De nombreuses études très sérieuses
ont prouvé les bienfaits majeurs de la générosité sur les circuits de
la récompense du cerveau. Plus encore, donner aux autres – partager –
stimule votre générosité et vous rend encore plus généreux.
La générosité nous rend donc plus généreux et plus heureux,
produisant un cercle vertueux qui nous aide à mieux vivre avec les
autres et avec nous-mêmes. L’adolescence est une période difficile dans
nos sociétés, car l’enfant perd certaine de ses illusions, notamment sur
le monde et ses parents.
Il ne souhaite pas encore s’intégrer dans une société qu’il trouve
trop violente et difficile, loin de l’image qu’il s’en faisait enfant.
Ce monde-là l’inquiète et favorise l’émergence de son anxiété et des
troubles anxieux.
En poussant votre adolescent à s’investir pour les autres, non
seulement vous favorisez son bonheur par les mécanismes physiologiques
de la générosité, mais vous lui redonnez également confiance en lui et en les autres.
Entouré de personnes investies comme lui dans le don de soi, il sera
moins anxieux et moins inquiet à l’idée de s’intégrer dans cette
société. Il grandira avec la preuve récurrente de la bonté qui anime
ceux qui l’entourent et son anxiété diminuera d’autant.
Les filles sont-elles plus angoissées que les garçons ?
Les petites filles sont moins angoissées
que les petits garçons. Pourquoi ce rapport s’inverse t’il à l’âge
adulte? Les filles sont-elles plus angoissées que les garçons? J’entends
quelqu’un dire: « Tellement vrai ». Autant dans sa dimension sociale
que culturelle, l’angoisse est plus présente chez les filles que chez
les garçons.
Qu’est-ce qui différencie cette appréhension de l’environnement social entre les filles et les garçons?Qu’est-ce qui dans notre éducation privilégie la peur et l’angoisse chez les filles?Pourquoi les garçons, devenus des hommes ressentent-ils des angoisses aussi vives?Qu’en font-ils alors qu’il est notoire que ces mêmes hommes consultent moins les psy que les femmes?
Lien entre éducation et angoisse
Elles sont plus douces. Ce qui explique la couleur rose dont on les
affuble depuis toujours. Les filles, c’est sensible. Les garçons, c’est
viril. C’est fort. Enfin, il parait. Pour les uns comme pour les autres,
la construction de la personnalité est différente. Elle se crée sur la
foi de vecteurs éducatifs. Les parents n’élèvent pas une fille comme ils
élèvent un garçon.
Les centres d’intérêts culturels ou sportifs diffèrent. Les positions
sociétales de ces deux sexes ne sont pas les mêmes non plus. Les
garçons sont élevés dans une pensée et une action combative. Deux
postulats où l’émotion n’a pas la place qu’elle mérite. Du moins assez
souvent.
Les filles elles, très jeunes, très tôt, sont versées et
éduquées dans un climat où elles reproduisent des jeux. Des
positionnements. Lesquels ont plus à voir avec le rôle auquel la société
les destine. Épouse. Mère. Pas officier d’active. Notre société est
très patriarcale. Ce dernier point est l’un des facteurs qui fonde la
relation à l’angoisse . Autant chez les filles que chez les garçons.
Une relation très différente aux émotions
Quel garçon n’entend jamais, alors qu’il se fait mal : « Pleure pas, t’es pas une fille« ?
Émotionnellement, les filles ont donc des « droits ». Droits que n’ont
pas les garçons. Très tôt, très jeunes, les garçons ont des devoirs. Le
principal étant d’assumer. De s’affirmer. Et non d’exprimer angoisse, peur ou tristesse.
Être une fille ouvre droit à ces émotions. Être un garçon n’ouvre
droit qu’à revendiquer force et virilité. Dans les deux cas, fille ou
garçon, il en va de leur positionnement au sein d’un système. Lequel est
immuablement établi depuis toujours. Et gare à celles et ceux qui
sortent de ces schémas.
Les filles comme les garçons reproduisent donc intuitivement ce qui
leur ait appris. Des comportements propres à chacun. Très tôt, les uns
comme les autres, comprennent ce que l’on attend d’eux. A plus forte
raison quand il s’agit d’angoisse.
Très tôt, les filles vivent plus la réalité de leurs émotions. Elles
semblent rapidement plus matures. Ce qui n’est pas le cas des garçons.
Lesquels continuent à revendiquer le territoire de leur virilité. Plus
ils combattent, plus ils assoient leur autorité,. Mieux ils se sentent.
Mais, çà va se gâter.
Un déterminisme comportemental
Les filles apprennent très tôt à vivre et à exprimer leur angoisse.
Elles semblent mieux disposées à les gérer par la suite. Et ce dans leur
avenir tant personnel que social. Ou professionnel. Les garçons
semblent par contre beaucoup moins programmés pour assumer leur
angoisse.
Lorsqu’ils sont victimes d’angoisse, ils se réfugient dans l’alcool.
Par exemple. Ou dans n’importe quel comportement d’évitement à tendance
addictive.
Ces filles deviennent des femmes. Elles ressentent légitimement de
l’angoisse. Voire de l’anxiété. Alors, consulter un psy leur est plus
naturel. C’est loin d’être le cas ces garçons devenus des hommes. Mais,
comment savoir faire quelque chose qu’ils n’apprennent pas ?
Ces garçons apprennent à se comporter avec virilité. Ils oublient
leur affects. Ils en font peu cas au point de lutter contre eux. Quand
la vie adulte les rattrape, ils sont fortement démunis. Voire incapables
de gérer les émotions. En tous cas pas celles issues de l’angoisse
suscitée par cet environnement. Lequel attend d’eux qu’ils soient à la
hauteur.
Les filles, devenues adultes, n’hésitent pas à demander de l’aide.
Elles cherchent à gérer leurs émotions. Surtout quand celles-ci
perturbent leur équilibre. Les garçons, devenus des hommes, sont dans la
fuite. Dans le déni. L’évitement. Ceci n’est pas une critique. Et çà
n’a rien de réducteur. C’est une constatation.
Une question de maturité
Je suis comportementaliste depuis plus de 20 ans. Depuis tout ce
temps, force est de constater que les femmes sont généralement bien plus
fines émotionnellement que les hommes. Elles assument mieux. Elles ont
un comportement plus responsable quand elles sont confrontées à ces
émotions. C’est aussi mon expérience personnelle.
Au contraire de beaucoup d’hommes, les petites filles devenues des
femmes ne font pas de leur problème d’angoisse un problème de virilité.
Au contraire des hommes. Vraisemblablement. A preuve, la différence de
comportements des femmes par rapport aux hommes en cas de conflit.
Mais, je me garde de toute généralité.
Comment faire quand une fille est angoissée ?
Comme vous ‘avez compris, les filles sont plus au clair avec leurs
émotions. Vous allez donc trés rapidement comprendre ce qui leur arrive.
Vous allez d’autant le comprendre qu’elles vont dire ce qui ne va pas.
Peut-être avec des larmes? Ou avec des crises? Voire des crises
d’angoisses? Peut-être se plaindront t’elles ne pas pour voir
s’endormir? Peut-être auront-elles mal au ventre? Peut-être vomiront
t’elles?
Les moyens qu’ont les êtres humains que quelque chose ne va pas sont
considérables. Certaines personnes appelleraient cela la palette des
émotions. Je dirais donc qu’il s’agit d’une palette d’expressions.
Votre fille est angoissée? N’essayez surtout pas de la raisonner. Et
encore moins de lui donner l’ordre de se calmer. Contentez-vous de lui
poser des questions? Pourquoi es-tu angoissée? A quels sujets es-tu
angoissée? S’est-il passé quelque chose qui t »angoisse
particulièrement?
L’angoisse est une peur paroxystique. Posez à votre fille la question
de savoir ce qui lui fait peur. Ce qui l’inquiète dans un avenir proche
ou plus lointain. Posez lui toutes les questions qui vous semblent
opportunes. Mais comment savoir qu’une question posée est une bonne
question? Une question opportune? Une question qui va favoriser permet à
votre fille de mieux gérer l’angoisse?
C’est simple. Vous posez la 1ère question. Par exemple: « Pourquoi
es-tu angoissée? ». Votre fille va vous répondre. Dans sa réponse, vous
identifiez un ou des éléments que vous pouvez transformer en question. E
vous posez la question. Et ainsi de suite.
Progressivement votre fille va se détendre. Grâce à votre écoute,
grâce à vos questions, votre fille va se « vider » de ses émotions. Elle
ira de mieux en mieux. Jusqu’à retrouver son calme.
Ce n’est pas la première fois que votre fille fait une crise
d’angoisse? Recommencez le même processus. A la fin, proposez lui de
consulter une consœur ou un confrère. Mieux ?
Votre garçon est angoissé, comment faire pour l’aider ?
Les garçons c’est pas comme les filles. Il faut plus de tact. Ou
plutôt plus de finesse. Il faut contourner le problème. Le problème
c’est leur égo. Leur virilité. Si vous dites à votre garçon qu’il est
angoissé, il va vous dire le contraire. La plupart du temps. Il faut
donc utiliser une stratégie simple.
Cette stratégie consiste à simplement dire ce que vous ressentez. La
façon dont vous percevez le comportement de votre garçon. Ne cherchez
pas à lui imposer votre vision. Dites lui simplement que vous vous
inquiétez. Ne parlez pas à sa place. Exprimez vous en votre nom. A votre
sujet. Partagez les émotions que vous ressentez face à ce garçon qui
semble aller mal.
Ne cherchez pas à le convaincre de vous parler. Une fois que vous
vous êtes exprimé, passez à autre chose. ne restez pas planté à attendre
une réaction. Vous risquez d’attendre longtemps. Dernière précision.
Dites à votre garçon que vous êtes là si besoin. Tout en précisant que
vous êtes convaincu qu’il ne vous sollicitera pas. Cette dernière phrase
vous réserve des surprises. Après l’avoir dite.
Dernière chose. Tous les garçons ne sont pas fermés à la discussion
quand ils sont angoissés. Certains sont ravis que vous soyez attentifs.
Auquel cas, faites avec eux comme écrit plus haut au sujet des filles
angoissées.
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Ancien grand anxio-dépressif, et victime d’angoisses aux multiples conséquences des années durant, je suis spécialisé dans le traitement des problèmes d’angoisse, d’anxiété, de dépression, de phobie, et de toc, et exerce depuis plus de 25 ans en qualité de comportementaliste (coach comportemental).
Mes compétences dans les domaines de l’approche systémique de Palo Alto (approche stratégique et brève orientée solution) me permettent de résoudre 16 cas sur 17 en moins de 2 mois (95 % de résultats).
La cohérence cardiaque est une technique de relaxation. Elle permet de contrôler son rythme cardiaque grâce à des exercices de respiration. C’est une méthode idéale pour mieux gérer son stress et l’anxiété au quotidien.
Elle est notamment très efficace quand elle accompagne un suivi professionnel par un comportementaliste spécialisé.
Comment pratiquer la cohérence cardiaque ?
Le principe de la cohérence cardiaque repose sur le contrôle de sa respiration. En la posant sur un rythme bien précis, elle peut avoir un impact sur notre rythme cardiaque. Or, le lien entre notre état émotionnel et notre rythme cardiaque est bien connu.
Résultat, en agissant dans le sens inverse: d’abord sur la respiration pour calmer le rythme cardiaque, on diminue également les états d’anxiété. La respiration est à la croisée de nos deux systèmes nerveux: le système autonome et le système somatique.
Contrairement aux mouvements de certains organes comme le cœur, nous pouvons contrôler le rythme de notre respiration. En revanche, nous n’avons pas besoin de rester concentrés sur la nécessité de respirer pour que l’inspiration et l’expiration fonctionnent seules.
Elle est donc dirigée par les deux systèmes nerveux et permet de les influencer. La cohérence cardiaque, c’est exploiter ce lien entre la respiration, le cerveau et le cœur. Ce balancier physiologique est accessible à tous.
Il suffit d’apprendre à respirer dans des rythmes bien précis qui ont prouvé leur efficacité. Pour y parvenir, on peut se faire aider par un comportementaliste expérimenté.
On peut également écouter des enregistrements audio prévus pour aider ceux qui les écoutent à poser leur respiration sur un rythme.
Si vous êtes inquiétés par votre arythmie, vous devez absolument vous intéresser aux moyens d’améliorer votre seuil de tolérance au stress en apprenant à gérer l’anxiété
Quelle position pour la cohérence cardiaque ?
La cohérence cardiaque est une technique de relaxation très populaire. Notamment parce qu’elle est facile à pratiquer n’importe où. Elle n’exige aucun équipement et ne demande pas de prendre des positions particulières.
Les personnes les plus entraînées parviennent même à la pratiquer pendant qu’elles marchent. Une telle maîtrise permet d’intégrer facilement la cohérence cardiaque à son quotidien.
Néanmoins, lorsque l’on débute, on conseille d’adopter la position assise. Placez-vous simplement sur le bord d’une chaise, le dos bien droit et trouvez la position qui vous permet de rester droit sans effort excessif.
Une colonne vertébrale bien équilibrée permet d’optimiser la circulation de l’air dans les poumons. Partant, les effets d’un exercice de cohérence cardiaque. En toute logique, une position debout est également idéale, à condition de se tenir bien droit.
En revanche, il n’est pas recommandé de pratiquer la cohérence cardiaque quand on est allongé. Pour des raisons anatomiques et physiologiques, l’air circule moins bien lorsque l’on est allongé. Il en va de même pour le sang.
Pour autant, il existe de nombreux exercices de respirations praticables quand on est allongé. Néanmoins, ce n’est pas la position idéale pour débuter. Il vaut mieux s’en abstenir quand on essaye d’apprendre la cohérence cardiaque.
Quand faire de la cohérence cardiaque ?
En théorie, la cohérence cardiaque peut être pratiquée à n’importe quel moment de la journée. Si vous l’envisagez comme une technique de respiration qui vous permet de lutter ponctuellement contre le stress, alors il n’y a pas de règles ou d’horaires à respecter.
Vous pouvez pratiquer la cohérence cardiaque quand bon vous semble. Vous pouvez aussi explorer d’autres exercices de respiration et de relaxation proches de la méditation. En revanche, l’efficacité de la cohérence cardiaque sur le long terme vient aussi de votre régularité.
En la pratiquant quotidiennement à un rythme précis, vous entraînerez votre organisme et renforcerez le lien cœur-cerveau-respiration. Vous gagnerez donc une maîtrise importante de vos émotions et de votre anxiété.
Voilà pourquoi on recommande souvent une pratique dont la régularité peut sembler étonnamment précise.
Combien de séances quotidiennes ?
Ainsi, on recommande trois séances de cohérence cardiaque par jour, toujours dans cet ordre :
Une première séance dès le réveil
L’idéal, c’est de la pratiquer dès que vous sortez du lit.Si ce n’est pas possible, essayez de la faire le plus tôt possible. C’est la séance la plus importante de la journée. Effectivement, les personnes souffrant d’un trouble anxieux sécrètent beaucoup de cortisol pendant la nuit (l’hormone du stress qui peut expliquer les cauchemars). Le taux est donc élevé au réveil et la cohérence cardiaque permet de le diminuer pour toute la journée.
La deuxième séance juste avant le déjeuner
Plus précisément, elle doit avoir lieu environ quatre heures après la première.Il est idéal de la placer juste avant le déjeuner.D’abord, parce que cela permet de trouver facilement le temps pour faire cet exercice.Ensuite, parce que la cohérence cardiaque vous permettra de mieux gérer les sources éventuelles de stress de votre matinée.Enfin, parce que cela vous préparera à une meilleure digestion. Vous serez donc plus efficace l’après-midi.
La dernière séance en fin d’après-midi ou début de soirée
Cette dernière séance peut être faite juste avant de quitter le travail ou en dès que l’on rentre chez soi. Elle a l’avantage de marquer efficacement le changement de rythme de la journée. Ainsi, la cohérence cardiaque vous permet de quitter le monde du travail pour entrer dans votre vie privée et affective plus détendu. C’est donc une séance essentielle pour assurer un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
Pourquoi pratiquer la cohérence cardiaque ?
La cohérence cardiaque n’est pas un état naturel, loin de là. En temps normal et au repos, on respire en moyenne 12 à 15 fois par minute. Surtout, on respire sans même avoir besoin d’y penser, sauf si quelque chose nous pousse à pointer notre attention sur notre respiration.
De plus, notre respiration s’adapte naturellement, sans effort et très rapidement aux différentes situations qui se présentent à nous, en cas de danger, de peur ou d’effort physique, elle s’accélère.
La fréquence cardiaque fonctionne à peu près de la même manière. En revanche, il est impossible pour nous de la contrôler directement comme nous le faisons facilement avec la respiration.
Notre muscle cardiaque bat donc de manière relativement chaotique et réagit très promptement à toutes les stimulations extérieures. Il est d’ailleurs très fréquent que les personnes souffrant d’un trouble anxieux souffrent également d’arythmies (parfois douloureuses).
Ce qui est moins connu, c’est que chaque inspiration accélère le cœur, alors que chaque expiration le ralentit. D’ailleurs, en temps normal, nos inspirations sont plus longues que nos expirations.
Résultat, quand on fait l’effort d’inspirer et d’expirer de manière bien égale, on peut progressivement apprendre à contrôler (indirectement) son rythme cardiaque. Les conséquences d’un rythme cardiaque lent et maîtrisé sur l’état émotionnel sont très importantes.
Y a t’il des bienfaits à sa pratique ?
D’une manière générale, pratiquer et maîtriser la cohérence cardiaque permet de mieux gérer son émotivité, son stress et ses facteurs d’anxiété. Quand on considère ses bienfaits plus précisément, on se rend compte qu’ils sont extrêmement nombreux et variés.
Ils s’étalent également sur une période plus ou moins longue. La pratique régulière est donc tout à fait recommandée.
Effet à court terme (immédiats)
Un apaisement profond.
Arrondissement et régularité de la courbe d’un électrocardiogramme.
Augmentation de l’amplitude cardiaque (idéale avant un effort physique).
Diminution des troubles de l’attention et de l’hyperactivité.
Grâce à ses courts exercices d’inspirations et d’expirations, la cohérence cardiaque est une excellente méthode de relaxation et d’évacuation du stress. En régulant le rythme cardiaque grâce à la respiration, elle permet de calmer le flot de pensées et d’émotions souvent à l’origine des angoisses.
La cohérence cardiaque doit son efficacité à sa simplicité. Elle est facile à pratiquer, même dans un emploi du temps surchargé, et elle s’adapte parfaitement aux événements stressants.
De plus en plus de comportementalistes spécialisés dans la gestion du stress, de l’angoisse et des troubles anxieux la recommandent. En la pratiquant fréquemment, on entraîne son corps, et l’apaisement qu’elle procure est de plus en plus accessible.
Les personnes les plus entraînées la pratique en marchant, parfois même sans plus y penser. La cohérence cardiaque permet donc de lutter efficacement contre le stress sur le long terme.
Enfin, la cohérence cardiaque permet d’améliorer durablement la qualité du sommeil. En apaisant le corps et ses tensions, elle rend plus facile l’endormissement le soir. Or, le stress place souvent les personnes anxieuses dans un cercle vicieux dont il est difficile de sortir : l’anxiété empêche de dormir et le manque de sommeil augmente l’anxiété.
En diminuant le stress, la cohérence cardiaque améliore le sommeil, ce qui a pour effet de diminuer encore davantage l’anxiété.
Peut-on l’utiliser pour dormir ?
Comme nous venons de l’expliquer, la cohérence cardiaque apaise le corps et l’esprit. Elle a donc un impact très positif sur le sommeil. Non seulement elle permet de favoriser l’endormissement, mais elle améliore également la qualité du sommeil.
La diminution des tensions et de l’anxiété permet de profiter d’un sommeil paradoxal plus long. Les nuits sont donc plus bénéfiques grâce à un sommeil réparateur. En revanche, il n’est pas recommandé de pratiquer la cohérence cardiaque allongée ou comme technique d’endormissement.
Une position assise ou debout est préférable. De plus, la cohérence cardiaque ne provoque pas la somnolence. Elle n’est donc pas théoriquement adaptée juste avant le coucher.
Par ailleurs, il existe d’autres techniques de détente par la respiration qui permettent de trouver rapidement le sommeil. Le problème, c’est qu’elles ne font pas disparaître les tensions. Il est donc fréquent que les personnes anxieuses s’endorment et se réveillent moins d’une heure plus tard en sursaut, sans possibilité de se rendormir ensuite.
L’impact de la cohérence cardiaque sur le sommeil est donc à chercher dans une pratique à long terme et pas dans un bénéfice immédiat.
Comment pratiquer ?
Quand on débute, on apprend généralement la cohérence cardiaque grâce à la célèbre technique 3-6-5 (ou 365). Elle consiste à pratiquer 3 séances par jour de 6 cycles respiratoires pendant 5 minutes.
Dans cette méthode, un cycle respiratoire correspond à une inspiration de 5 secondes et à une expiration de 5 secondes. Un cycle dure donc 10 secondes et on peut faire 6 cycles par minute.
Le tout pendant 5 petites minutes, trois fois par jour. La difficulté la plus souvent rencontrée dans l’apprentissage de la cohérence cardiaque, c’est l’intégration du bon rythme respiratoire. Il est difficile de s’assurer que chaque cycle dure bien dix secondes et de se concentrer en même temps sur sa respiration.
Voilà pourquoi il existe différentes solutions qui vous guident.
Elles impriment un rythme à votre respiration et vous déchargent ainsi du besoin de surveiller la durée de vos expirations et de vos inspirations. Ces solutions existent sous différentes formes. La plus populaire, c’est évidemment les vidéos accessibles en ligne gratuitement sur YouTube ou ailleurs.
Grâce au son ou à l’image, elles guident simplement votre respiration. Certaines applications de méditation et de relaxation offrent aussi ce genre de contenu. Enfin, certains comportementalistes peuvent vous apprendre à pratiquer la cohérence cardiaque efficacement.
C’est utile pour s’assurer de bien faire.
Peut-on maigrir grâce à la cohérence cardiaque ?
Le lien entre la cohérence cardiaque et le fait de maigrir peut sembler étrange et mince (c’est le cas de le dire…). Pourtant, il est bien réel. Effectivement, en réduisant votre stress et votre anxiété, la cohérence cardiaque permet de réduire considérablement les comportements alimentaires compensatoires.
Ces comportements sont très fréquents chez les personnes souffrant de troubles anxieux. Généralement, il s’agit de la consommation excessive de nourriture, d’alcool, de tabac, de médicaments, etc.
En vous offrant une méthode naturelle pour gérer votre stress, la cohérence cardiaque vous permet également de mieux gérer les conséquences de votre anxiété. Quand l’une de ces conséquences est le recours à l’alimentation compensatrice, la cohérence cardiaque vous permet de maigrir.
Plus largement, certains médecins recommandent la cohérence cardiaque et les exercices de relaxation pour reprendre le contrôle de notre physiologie brutalisée par le stress quotidien. D’une manière plus générale, apprendre à mieux gérer ses émotions, son stress, ses angoisses et son éventuel trouble anxieux permet souvent de maigrir.
Ce n’est pas toujours l’impact que les thérapeutes comportementaux de qualité mettent en avant, car ils visent avant tout l’amélioration du bien-être psychique. Néanmoins, c’est une conséquence indirecte fréquente quand on apprend à mieux gérer ses émotions.
Peut-on apprendre à gérer stress et anxiété ?
Le stress est une réaction normale, naturelle et bénéfique face à une situation dangereuse. À doses raisonnables, le stress nous permet de réagir mieux et plus vite, et améliore nos capacités cognitives et notre coordination.
C’est donc un outil essentiel pour notre survie que l’évolution n’a pas conservé pour rien. Le problème, c’est que nos vies modernes nous soumettent souvent à des quantités de stress intenses et déconnectées de situations vraiment dangereuses.
Dans ces conditions, le stress s’immisce dans tous les aspects de notre quotidien. On parle alors d’anxiété et de troubles anxieux.
Les personnalités anxieuses sont celles pour qui le stress va rapidement se transformer en anxiété, même si aucune situation de stress n’est subie. Par ailleurs, la tolérance au stress se travaille facilement et naturellement.
En grandissant et en vieillissant, on se confronte à des situations toujours plus stressantes et on a de plus en plus confiance en soi. Malheureusement, ce n’est pas le cas de l’anxiété. Une personne anxieuse ne tirera pas de bénéfices à une exposition régulière à des situations stressantes.
Voilà pourquoi il est essentiel d’apprendre à gérer son anxiété de sorte à se construire une vie plus heureuse. Surtout, cela permet de prendre soin de sa santé psychique, physique et physiologique.
L’impact de l’anxiété sur l’espérance de vie est majeur et les services d’un comportementaliste pour lutter contre l’anxiété ne sont pas du luxe.
Est-ce une pratique adaptée contre l’anxiété ?
Nous l’avons vu, la cohérence cardiaque est une alliée de poids dans la lutte contre l’anxiété. En plaçant sur le même rythme la respiration et les battements du cœur, elle offre au corps un sentiment de paix profonde.
Elle favorise également la sécrétion de nombreuses hormones favorables à la détente et au bonheur. À l’inverse, elle permet également de lutter contre la sécrétion des hormones responsables du stress, de l’angoisse et de l’anxiété.
La cohérence cardiaque est théoriquement gratuite et à la portée de tous. Son efficacité est donc accessible. D’ailleurs, certains médecins n’hésitent plus à la recommander et la placent à côté du brossage des dents dans les questions d’hygiène quotidienne.
Pour lutter contre le stress et gérer son anxiété, la cohérence cardiaque est désormais présentée comme la technique de base essentielle. Néanmoins, cela ne veut pas dire qu’elle soit toujours suffisante.
Effectivement, aussi efficace et prometteuse que soit la cohérence cardiaque, elle ne suffit pas à gérer son anxiété. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle ne permet pas de remonter à l’origine du problème et, ainsi, de traiter le problème dans sa forme et son fond (symptômes et origines).
Ainsi, la cohérence cardiaque apaise le stress sur le court terme et le long terme, mais elle ne permet pas de traiter définitivement les troubles anxieux. Pour les personnes anxieuses en détresse, on la conseille en accompagnement d’une thérapie rapide, simple et efficace comme l’approche systémique de Palo Alto, une thérapie brève orientée solutions.
Qui en est l’inventeur ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la cohérence cardiaque n’est pas une technique ancienne. Tout le principe de la cohérence cardiaque repose sur la notion de variabilité de la fréquence cardiaque (VFC).
Il s’agit de la possibilité pour votre fréquence cardiaque de varier selon vos émotions, votre stress et, évidemment, votre respiration. L’état de cohérence cardiaque correspond à une VFC régulière et formant des courbes très amples.
La variabilité de la fréquence cardiaque a été étudiée pour la première fois en 1975 par un physiologiste russe Evgueny Vaschillo. Le travail d’observation de Vaschillo a permis de révéler les avantages d’une VFC ample et régulière.
Il a remarqué le premier les bénéfices qu’elle offrait aux cosmonautes et aux enfants asthmatiques. Dès 1983, il publia les premiers modèles de fréquence cardiaque idéale obtenue grâce à une respiration découpée en 5 ou 7 cycles par minute.
En 1992, Vaschillo partit travailler aux États-Unis avec les chercheurs Paul Lehrer et Richard Gervitz. Ensemble, ils ont publié des dizaines de papiers sur le sujet. Ils ont permis à la science de prendre conscience de l’impact de la respiration sur la fréquence cardiaque et de l’importance d’une bonne VFC sur l’état de santé général.
Le premier appareil d’aide à la cohérence cardiaque sort en 1993 et la technique se répand alors rapidement dans le monde entier où elle rencontre le succès.
Avis médicaux
Les médecins sont globalement plutôt favorables à la cohérence cardiaque et à sa pratique régulière. Ils la recommandent chez les personnes sujettes à des anxiétés paralysantes, mais aussi aux personnes soumises au stress quotidiennement.
Par ailleurs, de plus en plus de médecins la recommandent en complément de solutions médicamenteuses contre l’hypertension au d’autres cardiopathies mortelles. Sans jamais la vendre comme une solution miracle, la science et la médecine reconnaissent la qualité des études menées sur la cohérence cardiaque.
Une pratique régulière diminuerait les risques d’apparition de nombreuses pathologies plus ou moins grave. Elle permettrait également de mieux gérer l’apparition d’arythmies, un phénomène bénin, mais qui peut s’avérer pénible au quotidien, surtout pour les personnes anxieuses.
Le recours à la cohérence cardiaque n’est cependant pas une thérapie en soi. Comme dans le cadre de la lutte contre l’anxiété, la cohérence cardiaque ne peut pas être considérée comme une solution ou un traitement de fond.
Elle permet d’accompagner les efforts du patient ou de la personne anxieuse, mais elle ne se suffit pas à elle-même. Surtout, la foi éventuelle que certains placent dans la cohérence cardiaque ne saurait remplacer un avis médical et thérapeutique éclairé et bien informé.
Les contre-indications
Il n’existe aucune contre-indication sérieuse à la cohérence cardiaque. Par extension, cette technique de relaxation ne présente pas de réel danger pour la santé de qui que ce soit. En revanche, si vous souffrez d’une arythmie sévère qui affecte votre rythme cardiaque (bradycardie ou tachycardie), il est toujours recommandé de consulter votre cardiologue.
Il ne vous interdira certainement pas la cohérence cardiaque, mais une surveillance rapprochée du cœur est nécessaire. Par ailleurs, il est possible de trouver sur Internet quelques sites énumérant des dangers et des contre-indications parfois absurdes.
Ainsi, il est possible de lire que la cohérence cardiaque et la méditation peuvent être extrêmement dangereuses. Pourquoi ? Parce qu’elle surchargerait d’énergie l’organe cardiaque, ce qui pourrait lui nuire.
En réalité, rien ne soutient une telle affirmation et la notion même d’énergie s’appuie sur des théories que la médecine moderne ne reconnaît pas. En revanche, il existe bien une contre-indication indirecte à la cohérence cardiaque.
Cette contre-indication est due à l’incapacité de cette technique à traiter un problème en profondeur. Résultat, il arrive que ceux qui la pratiquent développent une forme de « dépendance ». Ils n’arrivent plus à gérer leur stress sans la cohérence cardiaque et leur anxiété augmente considérablement s’ils loupent une occasion de la traiter.
Une fois de plus, le secours d’un comportementaliste est plus indiqué.
Ce n’est pas une recette miracle
En 1993, Vaschillo, Lehrer et Gervitz créent le HeartMath. Cet institut va financer et promouvoir toutes les études qui ont permis de développer la cohérence cardiaque. Il est donc à l’origine de son succès international.
Une situation qui rend sceptiques certains médecins en France. Effectivement, l’immense majorité des études dithyrambiques au sujet de la cohérence cardiaque sont produites par cet institut.
Il est donc important de rappeler que c’est une aide et pas une solution miracle.
De même, il est fréquent de lire des textes très enthousiastes sur le sujet. Un enthousiasme qui pousse souvent à l’exagération. Ainsi, il est fréquent d’entendre dire que la cohérence cardiaque pourrait potentiellement faire diminuer de 30 % les accidents cardiovasculaires dans le monde.
Pourtant, rien ne permet d’affirmer une telle chose. La cohérence cardiaque est une aide précieuse, mais elle ne remplacera jamais une bonne hygiène de vie et une activité sportive régulière.
Enfin, les bienfaits de la cohérence cardiaque sur l’anxiété sont souvent exagérés. Comme je l’ai déjà longuement expliqué, cette technique de relaxation permet de lutter efficacement contre le stress.
Pour conclure, il est important d’attirer l’attention sur un autre effet potentiellement négatif de la cohérence cardiaque. Chez beaucoup de personnes, elle permet si bien de gérer le stress qu’elle empêche de prendre la pleine mesure de son origine délétère.
L’anxiété est un mal plus profond qui nécessite un travail très précis et particulier. Un travail qu’il est impossible de mener sans l’aide éclairé d’un comportementaliste professionnel.
Tous les bienfaits de la cohérence cardiaque sont donc vrais. La pratiquer est une excellente habitude de vie qui améliore votre quotidien. En revanche, l’impact de ses bienfaits est très souvent exagéré par des pratiquants enthousiastes.
Or, la cohérence cardiaque est justement un excellent outil pour renforcer notre contrôle sur nos émotions. Ainsi, elle ne fait pas disparaître le stress, mais elle nous permet de le regarder avec plus de distance et ainsi de mieux contrôler le contrôle que nous en avons.
Le problème, c’est qu’elle nous permet alors d’accumuler plus de stress et d’anxiété. Résultat, quand on perd le contrôle, on court tout droit vers la crise d’anxiété généralisée.
Cela fait plus de 25 ans que je m’occupe de personnes qui cherchent à soigner l’angoisse, traiter l’anxiété, vaincre la phobie, soigner une dépression.
A tous ces sujets, quelque chose m’interpelle sans cesse. Une sorte de comportement qui nous adresse un message qui m’inspire une ode récurrente à la dictature du bonheur. Un plaidoyer constant où celles et ceux qui ne comprennent pas qu’être heureux, c’est obligatoire.
Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous. Avez-vous parfois, si ce n’est tout le temps, l’impression que chez les autres c’est bien alors que chez vous c’est la guerre en Ukraine ou en Palestine ? Vous arrive t’il d’avoir cette terrible impression que, quoique vous fassiez, rien ne va.
Avez-vous ce pénible et fréquent sentiment qu’alors que vous faites tout pour vous en sortir du mieux possible, il y a toujours quelqu’un ou quelque chose qui met à terre vos ambitions de bien être ?
Vous arrive t’il d’avoir l’impression que lorsque vous essayez de suivre des principes de bonheur dûment asséné par des marketeurs enfiévrés, vous n’arrivez pas à grand chose, si ce n’est de considérer que, décidément, vous êtes un bras cassé, un bon à rien ou à pas grand chose qui a toutes les raisons d’avoir peur de l’échec ?
Obligation de réussir à être heureux
Si tel est le cas, alors nous sommes vraisemblablement quelques millions à partager cette impression désagréable et tenace. Alors, je me suis posé une question. Une parmi d’autres, dont il est vrai qu’elle m’escagasse quelque peu.
Sommes-nous responsable de nos échecs, ou présumés tels ?
Et si tout cela reposait sur la dictature du bonheur, celle là même qui, par définition, et dans tous les cas, fait notre quête est vouée à l’échec ?
Nous y prenons nous de la mauvaise façon ?
Autant de questions, comme bien d’autres, à propos desquelles je vais partager mon point de vue avec vous. Vision à propos de laquelle, bien sur, vous n’êtes pas obligé d’être d’accord. N’est pas dictateur qui veut…
Depuis des années, nous sommes sournoisement abreuvés de messages en tous genres. Ces informations, relayées par les médias, nous répètent à l’envi qu’il existe des méthodes simples pour être heureux. Mais, dans le même temps, il nous est dit deux choses très contradictoires.
Premièrement, d’aucuns prétendent avoir les moyens de nous aider à nous rendre heureux. Sous-entendu, nous ne le sommes pas. Deuxième volet du message. Si nous ne faisons pas ce que l’on nous indique de faire, nous sommes mauvais.
La nature humaine est ainsi faite qu’elle ne peut s’empêcher de se comparer au reste du monde. Il y a fort à parier que la plupart de celles et ceux qui le peuvent se jettent sur ces méthodes sans objectivité.
Ainsi, il suffit de quelques mots et phrases intelligemment construits pour nous épater, nous faire saliver, faire monter la sève du désir en opposition à la frustration du plaisir totalement impossible à satisfaire.
Le diktat du bonheur : un échec programmé
Parce qu’en fait, de quoi s’agit-il ?
Le premier point, c’est de nous marteler que nous ne sommes pas ceci ou cela. Le second est que nous devons donc être cela ou ceci. Le troisième, que si nous n’avons pas les moyens d’évoluer, d’autres peuvent les mettre à notre disposition.
Enfin, que si nous ne faisons pas ce qu’il nous est quasiment enjoint de faire, ne nous plaignons pas. Il suffit d’assemblages verbaux bien marketés pour appâter le chaland. Comme un appât sur une canne à pêche. Il faut que cela brille, que cela donne l’illusion. Ferrer la bête, c’est l’objectif.
Celle ou celui qui résiste à l’appât, ou s’en tient à l’écart, prend des risques. Au mieux, le risque de ne pas partager le bien être ou présumé tel du plus grand nombre. Au pire, de continuer à se sentir angoissé ou anxieux faute d’utiliser des méthodes qui, pourtant, nous dit-on, ont fait leur preuve sur le plus grand nombre.
Et là, que se passe t’il ?
Sachant que si nous ne fonctionnons pas comme tout le monde, nous prenons le risque d’être exclu, mis à l’écart, nous courrons celui de nous sentir différents. Même si, à propos de cette notion de différence, d’autres messages, avec d’autres objectifs, nous informent que la richesse naît de la différence
La dictature du bonheur : vivre ou mourir
Voilà à quoi tient cette dictature du bonheur.
Si nous ne sommes pas heureux alors que le système nous en offre les moyens, c’est de notre faute. Si nous ne vous comportons pas de façon adaptée – répondre favorablement à une offre quelconque propre aux changements -, nous en sommes quittes pour souffrir.
Et voilà qu’un sentiment de culpabilité fait son apparition comme pour nous dire qu’il ne tient qu’à nous que notre vie change.
Dans le cas où nous résistons au changement, de multiples et nouveaux messages nous sont adressés, lesquels disent tous la même chose sous un angle différent. Cela s’appelle de la publicité.
Le processus qui vient de vous être présenté est celui là même sur lequel les marketeurs et les publicitaires font leur beurre. Celui de la manipulation, de l’ordre caché, comme une peur souterraine savamment distillée.
C’est la dictature du bonheur au sens où, comme le laisse entendre la définition citée précédemment, il s’agit d’exercer un pouvoir absolu sur une personne ou un groupe pour qu’ils prennent une décision conforme à un objectif donné. C’est la fonction même des réseaux sociaux.
Réseaux sociaux et dictature du bonheur
Les réseaux sociaux ont profondément modifié notre manière de vivre et de percevoir le monde qui nous entoure. Avec des millions d’utilisateurs actifs chaque jour, ces plateformes de médias sociaux ont un pouvoir immense sur notre quotidien. En effet, ils influencent nos interactions sociales, notre façon de consommer de l’information et même notre bien-être mental.
Les réseaux sociaux permettent de créer une image de marque, d’accroître la notoriété et la visibilité d’une entreprise ou d’un individu. En utilisant des stratégies de communicationdigitale et de marketing digital, il serait donc possible de toucher des milliers voire des millions d’utilisateurs à travers le monde.
Grâce au référencement naturel, aux mots-clés et aux hashtagspertinents, il serait possible d’accroître notre présence sur le web et d’augmenter notre notoriété de manière significative.
Les réseaux sociaux ont également un impact sur notre bonheur en nous permettant de créer des liens avec d’autres personnes, de partager des moments de notre vie et de rester en contact avec nos proches.
Cependant, cette constante exposition à des images parfaites et des vies soi-disant idéales peut aussi avoir un impact négatif sur notre santé mentale en nous poussant à comparer notre propre existence à celle des autres.
Il est donc vital de garder à l’esprit que ce que l’on voit sur les réseaux sociaux n’est souvent qu’une facette de la réalité et que la vraie vie ne se résume pas à des filtres Instagram.
Les réseaux sociaux peuvent également être un terrain propice au harcèlement et aux discours haineux. Il est donc essentiel que toutes et tous nous restions sensibles à l’importance du respect et de la bienveillance en ligne.
Les influenceurs et influenceuses ont un rôle crucial dans la diffusion de messages positifs et dans la promotion du bien-être sur les réseaux sociaux. Responsabilités dont fort peur d’entre eux ont vraiment conscience.
En effet, ils ont la capacité d’influencer le contenu partagé et de véhiculer des valeurs importantes pour la société. Ainsi les réseaux sociaux peuvent être à la fois une source de bonheur et de stress.
Il est essentiel de les utiliser de manière responsable et de ne pas se laisser submerger par cette multitude d’informations dont la plupart relève du spectacle organisé ou du voyeurisme guidé.
Une contrainte permanente à être heureux
Pour s’assurer de la satisfaction de l’objectif, des pressions renouvelées sur des groupes vont être exercées que ce soit. ia les réseaux sociaux, la réception de mails publicitaires, ou des publicités en ligne comme à la télévsion ou encore à la radio. Tous les réseaux de communication ont leur public et, partant,n leur importance.
Tôt ou tard, nous rendons les armes, et fléchissons à l’ordre donné et réitéré de consommer tel produit ou service. Dans le cas contraire, nous sommes voués aux gémonies et passons pour des « has been« , ces personnes qui ne sont pas dans le mouvement, donc résolument passéistes, et anti modernes.
Enfin, c’est le risque.
C’est un risque parce que le système sait, tôt ou tard et de façon opportune, nous faire savoir que nous sommes à la dérive. Mais qu’il n’est peut-être pas trop tard pour agir moyennant quelques petits arrangements.
Si nous n’y accédons pas, attention ! Nous allons tout perdre, progressivement. En fait, la dictature du bonheur c’est un peu comme un interrogatoire. On exerce sur nous une pression continue, une contrainte en somme, alors, nous finissons par passer à l’acte comme d’autres passent aux aveux, partant, à consommer l’idée d’un bonheur retrouvé.
Cela donne toute son importance au temps. Tôt ou tard, nous donnons foi aux sirènes de la communication liées à cette dictature du bonheur relatives à la plupart des domaines de nos vies.
Le langage de la dictature du bonheur
Résister à la dictature du bonheur est aussi difficile que de ne rien dire à celle ou celui qui, depuis 3 minutes, nous colle régulièrement une claque derrière la tête pour nous faire réagir.
Si vous ne disons rien, la pression s’accentue. Si nous disons quelque chose, ou réagissons mal, nous passons pour de mauvais coucheurs alors que l’autre ne veut que s’amuser.
Résister à la dictature du bonheur c’est comme ne rien dire face à la mauvaise foi, à l’arrogance, ou à la bêtise. La difficulté n’est pas tant de résister à la dictature du bonheur mais plutôt de nous ouvrir au nôtre, tel que nous le concevons, si tant est que nous en ayons une idée.
Mais il est vrai que c’est là que les choses se compliquent.
Parmi tout ces océans de bonheur proposés, ou imposés, est-ce que nous avons le droit d’aller mal, de nous sentir mal ? Je suis désolé de plomber l’ambiance, mais je crois que j’ai toutes les peines du monde à partager un bonheur auquel je ne m’identifie pas sachant que pour aller bien… il faut aller mal !
Être un winner ou rien
Si j’en crois les grands principes de la consommation, voire de la grande consommation, pour être reconnu, il est important de consommer tous de la même chose, des mêmes produits : téléphone mobile, télévision dernier cri, voiture électrique, et j’en passe.
Dès lors, celle ou celui qui roule dans une BMW n’est pas identifié et considéré de la même façon que celle ou celui qui roule dans une Dacia, sachant qu’il y a fort à parier que l’un et l’autre n’ont pas la même vision du bonheur.
Il y a celui qui mange des pommes de terre pour remplir le grand réservoir de sa voiture. Il est heureux de montrer sa belle auto. Excité d’être identifié comme un « winner« , mais bien triste quand, seul, dans son studio sans âme, il aspire à sa prochaine sortie dans sa belle auto.
Il y a le propriétaire de la Dacia qui, lui, ou elle, mange peut-être à sa faim. Il peut remercier sa petite auto qui lui coûte si peu, mais est vivement moqué par les chantres de l’esthétisme, parce que sa voiture, quel camouflet à l’esthétisme. Peut-être, mais, il a son petit bonheur à lui.
L’un comme l’autre répondent à des messages sociaux et affectifs qui conditionnent leur choix. L’un comme l’autre, sur la vision de leur bonheur fantasmé répondent positivement à une image. Pour être heureux, agissez par rapport à votre vision des choses. reste à savoir si les intéressés agissent sur la foi de leur seule vision, ou en fonction de l’image qu’ils veulent donner d’eux aux autres, ou de la peur d’être jugés.
Ainsi, c’est en permanence, dans tous les domaines de notre vie, la dictature du bonheur. Être heureux passe par la consommation ou l’usage répété d’un certain nombre de choix et de comportements qui nous sont été savamment distillés.
Le régime de la peur
Nous vivons dans une ère où la peur de la frustration le dispute à l’horloge. Tout doit aller vite et être conforme aux diktats d’un certain nombre de personnes. Ceux-là mêmes qui détiennent un pouvoir, celui de savoir nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
D’ailleurs, ne dit-on pas que le vrai pouvoir est celui de l’information ? Dans le cas contraire, pourquoi des hommes comme Vincent Bolloré, de sinistre réputation, cherchent t’ils tant à investir dans la communication (Groupe Vivendi, C8, etc.), si ce n’est pour imposer leur loi, leur vision du monde ?
Nous sommes de plus en plus éduqués dans cette idée qui veut que le temps passe vite et qu’il nous fait nous décider instantanément. Si nous ne faisons rapidement ce qui nous est proposé, ou imposé, la malheur nous est promis. Si nous ne portons pas les dernières chaussures à la mode, nous sommes des losers.
Cahincaha, nous apprenons à vivre dans la peur, celle du manque comme celle d’être jugés par nos pairs.
La dictature, c’était la magistrature suprême et extraordinaire exercée dans l’empire romain. Vous comprenez le principe ? C’est l’exercice du droit de vie et de mort : nous répondons favorablement, conformément à ce qui est attendu, nous restons en vie.
Dans le cas contraire, nous mourrons quelle qu’en soit la façon et, à ce propos, la mort physique est un moindre mal en comparaison de la mort sociale.
Comment résister à la dictature du bonheur ?
Existe t’il vraiment un moyen de résister à la dictature du bonheur ?
Honnêtement, je ne sais pas. Je pense que chacun d’entre nous peut avoir la sienne, s’il le souhaite. S’il ou elle ne se sent pas victime de la dictature du bonheur, nul n’est besoin de résister. Dans le cas contraire, je vous explique brièvement comment vous pouvez agir pour résister aux sirènes d’un bonheur prétendu.
C’est simple, voire basique : prenons le temps, celui de nous laisser naturellement inspirer, celui de comprendre, et d’assimiler. Laissons nous le temps au désir, seule voie possible au plaisir sans contraintes.
Résister à la dictature du bonheur, et à son langage, c’est prendre le temps : celui de vivre et d’assumer que, quelles que soient nos émotions associées à une quelconque frustration, nous avons le droit de choisir et de jouir de notre frustration.
A ce propos, rappelons nous : tout comme l’échec est le début de la réussite, la frustration est la porte d’entrée au désir, ce dernier nous donnant accès au plaisir, si tel est notre désir. La plaisir sera donc un aboutissement de nos désirs, mais le désir seul peut aussi être un plaisir.
Donner du sens pour tendre vers le bonheur
Nous avons le droit de me sentir malheureux même si certaines personnes pensent que nous avons tout pour être heureux. Mais, peut-être manquons nous de l’essentiel ?
Nous avons le le droit d’exprimer notre désaccord, même si cela déplaît et nous vaut exclusion. Nous avons le droit d’être insensible à une œuvre d’art que la plupart encense. Dussions-nous passer pour des incultes dénués d’émotions.
Nous avons toute latitude pour évoluer à notre façon, et non comme d’aucuns nous l’imposent. Nous avons le droit d’être un mouton noir et non un mouton bêlant. Et si je veux être ce dernier, personne n’a le droit d’en juger.
Notre bonheur ne consiste t’il pas à essayer de donner un sens à nos vies ? Notre bonheur, c’est d’accepter que, parfois, nous sommes triste ou en colère et que rien ni personne n’y peut rien changer. Notre bonheur, c’est ce que nous nous offrons comme ce que nous nous refusons, en conscience.
Notre bonheur, c’est celui de faire des choses qui nous procurent des émotions, qui donnent un sens à nos vie respectives. Nos émotions, c’est notre vie et nous essayons de la penser et de la vivre du mieux que nous le pouvons bien que, parfois, ou souvent, nous agissons de façon dysfonctionnelle.
Dès lors, nous opposer et alimenter les conflits plutôt que de les fuir est parfois la seule façon d’avoir de soi une image positive puisque nous nous affirmons.
Heureux si je veux…
Résister à toutes formes de dictatures, tel pourrait être notre bon plaisir mais cela ne m’empêche pas d’avoir peur. Parfois, nous sommes angoissés mais pas dupes. Nous prenons le risque d’être seul en résistant à la dictature du bonheur mais, in fine, nous ne sommes jamais ni vraiment seuls.
Alors, heureux, si nous le voulons et comme nous le voulons, surtout pas comme certaines huiles nous en donnent l’ordre, sans pensées ni libre arbitre, sans cette impression mortifère d’être sous le contrôle de quelqu’un ou d’un système insupportable.
Faire comme tout le monde est quasi impossible sans que, pour autant, nous voulions nous démarquer. Cela ne fait pas de des personnes incontrôlées ou incontrôlable.
Puisque nous évoluons en liberté surveillée, apprécions l’idée de jouer avec nos geôliers.